Fidèle à une tradition bien ancrée, le Centre de Formation Professionnelle (CFP) de Thiès a organisé ses "96 heures" d’activités, un événement annuel visant à faire découvrir au grand public et aux partenaires les offres de formation du centre, tout en mettant en avant les opportunités d’insertion socio-économique offertes aux jeunes. Durant ces quatre jours, le CFP a ouvert ses portes aux élèves, parents, institutions partenaires et autorités locales pour exposer ses programmes, ses réalisations et ses perspectives. « L’objectif est clair : promouvoir la formation professionnelle, un levier essentiel pour le développement économique et la lutte contre le chômage des jeunes », a déclaré la directrice du centre. Face à une demande croissante et une jeunesse en quête d’avenir, le CFP de Thiès s’est engagé à diversifier son offre de formation en intégrant les nouveaux métiers tels que ceux liés au gaz, au pétrole, à l’agriculture de précision, à la santé communautaire ou encore au numérique. La directrice a rappelé que « l’agriculture reste le moteur du développement » et que le centre propose depuis plusieurs années des formations en horticulture, en modélisme, en restauration ou encore en coiffure. Mais au-delà de la formation, le véritable défi reste l’insertion. « Former, c’est bien. Insérer, c’est mieux », a souligné la responsable, qui pointe du doigt le manque d’industries capables d’absorber les diplômés. D’où l’importance accordée à l’entrepreneuriat, désormais intégré dans tous les programmes dès la première année. Les étudiants doivent élaborer un projet entrepreneurial avant la fin de leur cursus. Certains ont déjà entamé la concrétisation de projets collectifs, soutenus par des structures telles que l’IMCA, le 3FPT, le PF2E, le Pôle Emploi ou encore le PPI, invités lors des journées portes ouvertes. Ces partenaires sont appelés à jouer un rôle clé dans le financement et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Cependant, tout n’est pas rose. Le centre souffre d’un déficit de capacités d’accueil et d’un état de délabrement avancé de ses infrastructures. « Nous avons une forte demande dans toutes les filières, mais nous refusons énormément de candidats par manque de place », regrette la directrice. Elle lance un appel pressant au ministère de tutelle pour un accompagnement urgent, afin de permettre au CFP de jouer pleinement sa partition dans l’ambitieux projet de former 700 jeunes d’ici 2026.