Une opération menée de nuit par les éléments du commissariat central de Guédiawaye a provoqué une vive réaction dans plusieurs quartiers, dont Médina Gounass, Bagdad et Marché Boubess. Ce qui devait être une simple interpellation s’est transformé, mardi, en une large mobilisation d’habitants venus contester ce qu’ils estiment être des arrestations injustifiées.
L’affaire débute dimanche vers 22 heures, lorsqu’une information signale l’existence d’un réseau actif dans la circulation irrégulière de motos entre Gounass, Bagdad et les zones environnantes. Les policiers mettent alors en place une surveillance discrète.
Quelques heures plus tard, six jeunes hommes sont appréhendés lors d’une transaction portant sur des motos dont l’origine est jugée douteuse. Lors de l’interpellation, l’un des individus est également trouvé en possession de 16 cornets de produits prohibés, ce qui renforce les soupçons des enquêteurs.
Durant leurs premières auditions, les personnes interpellées affirment avoir acquis les motos sans documents officiels, évoquant une opération fondée sur la confiance, une version que les enquêteurs considèrent comme insuffisante. Les motos saisies sont immobilisées afin de poursuivre les vérifications nécessaires.
Le lendemain, la situation prend une tournure inattendue. Dès la fin de la matinée, plusieurs habitants de Gounass et Bagdad — parmi lesquels des conducteurs de motos, des charretiers, des jeunes du quartier et des mères particulièrement affectées — se rendent devant le commissariat pour demander la remise en liberté des personnes interpellées. La foule grandit rapidement et la tension augmente autour des locaux de la police.
Le moment le plus tendu survient vers midi, lorsque la fourgonnette transportant les suspects démarre en direction du Tribunal de Pikine-Guédiawaye. Des jeunes tentent d’entraver son départ en s’accrochant aux portières, tandis que des charretiers suivent le véhicule sur le tracé du BRT en empruntant un sens interdit afin de ralentir le convoi. L’intervention des éléments du GMI, déployés près du terminus du BRT, permet finalement de disperser la foule et de libérer la voie.
Malgré cette atmosphère tendue, les six personnes interpellées sont présentées au Procureur du Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. À l’issue de cette présentation, elles sont placées sous mandat de dépôt dans l’attente de la suite de la procédure.
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