Thiès est en deuil après l’annonce du décès d’Abdoulaye Diop, plus connu sous le nom de “Pape Diop”, chauffeur du bus Tata de la ligne 65 qui avait été incendié lors d’une attaque criminelle à Yarakh en 2023. Selon une source relayée par Seneweb, il est décédé dans la nuit du samedi 15 novembre, sui d'une longue maladie.
Son enterrement a eu lieu ce dimanche à Touba, où il a été accompagné par sa famille, ses proches et plusieurs connaissances du secteur du transport. Une cérémonie religieuse s’est également tenue le même jour au village de Touba Guèye, dans le département de Thiès, où réside une partie de sa famille.
Une mort qui ravive les douleurs d’un drame non élucidé
L’enquête sur l’incendie criminel du bus Tata, survenu en 2023 dans le quartier de Yarakh, reste encore ouverte. Ce drame avait fait deux morts et plusieurs blessés, plongeant de nombreuses familles dans la souffrance.
Abdoulaye Diop, qui conduisait le véhicule ce jour-là, avait été profondément marqué physiquement et moralement par cette tragédie.
Dans une interview accordée à la presse, il avait raconté avec émotion le déroulement de l’attaque : l’irruption brutale des assaillants, la panique des passagers, les flammes, et les scènes d’horreur qui ont suivi.
Depuis ces événements, “Pape Diop” vivait une période difficile. Selon l’un de ses proches contacté par Seneweb :
> « Pape Diop était malade depuis longtemps. Il n’a pas été soutenu depuis les événements de 2023. Il avait besoin d’aide. »
Un appel au soutien et à la responsabilité
Le décès d’Abdoulaye Diop ravive le débat sur la prise en charge des victimes et témoins traumatisés par les violences liées aux tensions sociopolitiques de 2023. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour réclamer davantage d’accompagnement psychologique, social et financier pour les personnes affectées.
Une perte pour la communauté des transporteurs
Respecté par ses collègues pour sa discrétion, son courage et son sens du devoir, “Pape Diop” laisse derrière lui une famille éplorée et une communauté qui n’a jamais oublié le traumatisme de l’attaque de Yarakh.
À Thiès comme à Dakar, de nombreux transporteurs ont exprimé leur tristesse et leur solidarité. Sa mort, survenue avant même la conclusion de l’enquête, symbolise pour beaucoup l’injustice et l’abandon ressentis par les victimes de ce drame national.
