Le Sénégal renforce son dispositif de protection des cultures avec l’arrivée de six drones de dernière génération, une première dans le pays. Cette acquisition s’inscrit dans la politique portée par les autorités, qui ont alloué un budget inédit de 130 milliards de FCFA au secteur agricole. L’objectif est de soutenir la souveraineté alimentaire et de moderniser les pratiques de terrain.
Fondée en 1974, la Direction de la Protection des Végétaux assurait jusque-là ses missions de surveillance et d’appui aux producteurs grâce à des moyens essentiellement manuels. Ce nouveau matériel change le quotidien des équipes : les interventions deviennent plus rapides, plus ciblées et beaucoup moins éprouvantes. Pour son directeur, le Dr Kémo Badji, cette évolution marque l’ouverture d’une « nouvelle ère » pour la lutte phytosanitaire.
L’introduction des drones est accompagnée d’un partenariat étroit avec l’Armée de l’air. Sous la supervision du Colonel Ousmane Ngom, dix agents — dont huit télépilotes — ont suivi une formation technique intensive de trois semaines. L’encadrement militaire souligne leur discipline et leur capacité à maîtriser rapidement des équipements exigeants.
Pour le ministre en charge de l’Agriculture et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne, cette modernisation traduit la volonté des autorités de renforcer durablement la filière. Au-delà de l’efficacité sur le terrain, ces outils renforcent l’attractivité des métiers agricoles et ouvrent la voie à une génération plus jeune et plus diversifiée.
Cette avancée technologique repose aussi sur l’engagement des agents de la DPV, régulièrement mobilisés sur le terrain, ainsi que sur l’appui de la diaspora, dont les initiatives facilitent l’introduction de solutions innovantes.
Avec cette nouvelle étape, le pays se rapproche d’un modèle d’agriculture de précision : des interventions plus sûres, un traitement mieux maîtrisé et une capacité d’action renforcée. Un mouvement qui participe pleinement à la consolidation de la souveraineté alimentaire nationale.

