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Serigne Abdou Aziz Sy « Dabakh » : 40 ans de califat sous le sceau de l’unité


Rédigé le Dimanche 14 Septembre 2025 à 13:32 | Lu 48 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Un héritier spirituel de Maodo


Né en 1904, Serigne Abdou Aziz Sy, affectueusement appelé Mame Abdou, incarne la bonté et l’ouverture. Fils d’El Hadji Malick Sy et de Mame Safiétou Niang, il grandit dans un environnement marqué par l’enseignement religieux. Enfant, il s’initie aux sciences islamiques auprès de son père et de maîtres comme Serigne Hady Touré, fidèle disciple de Maodo.

Son éducation, rigoureuse et profondément ancrée dans la tradition tidiane, fait de lui un érudit respecté.


De disciple à khalife

Après le rappel à Dieu de ses frères aînés, Serigne Babacar Sy (25 mars 1957) et Serigne Mansour Sy (29 mars 1957), il devient le troisième khalife de Cheikh El Hadji Malick Sy.

Son califat sera placé sous le signe de l’unité et de la fraternité, guidé par le verset coranique :
« Et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah et ne soyez pas divisés… » (Aal-i-Imraan, 103).

Dès ses débuts, il s’attelle à renforcer la cohésion entre confréries, familles religieuses et même avec les communautés chrétiennes.


« 40 ans, zéro faute »

De 1957 à 1997, Mame Abdou dirige la Tidjaniyya avec clairvoyance. Ses contemporains résument son califat en une formule restée célèbre :
« 40 ans, zéro faute ».

Sans distinction entre le religieux et le politique, il interpelle gouvernements et présidents sur la nécessité de justice, d’éducation et de préservation des valeurs. Son franc-parler, allié à une sagesse rare, en a fait un repère moral pour tout le pays.


Un savant respecté dans le monde islamique

Savant discret mais érudit, Mame Abdou se distingue lors du congrès islamique de 1965 à La Mecque, où il impressionne par sa maîtrise de la langue arabe. Ses écrits – notamment sur le Prophète (PSL), sur Cheikh Ahmad At-Tidiane et ses nombreux tawassul – témoignent de son savoir et de sa dévotion.


Le chantre de l’unité

Toujours humble, il se définissait avant tout comme disciple et non maître. Sa maxime devenue populaire, « tappé xol yi » (ouvrir les cœurs), symbolise sa mission : rapprocher les âmes, apaiser les tensions, bâtir la fraternité.

Ses nombreuses visites dans les foyers religieux – de Touba à Ndiassane, de Niassène à Diamalaye, de Thiénaba à Halwar, jusqu’au foyer de la chrétienté à Dakar – lui valent un respect unanime.


Un héritage vivant

Le 14 septembre 1997, Mame Abdou est rappelé à Dieu à l’âge de 93 ans. Mais son héritage spirituel demeure : son diwaan (recueil de ses œuvres), ses discours et surtout son exemple d’humilité et de tolérance continuent de guider des générations entières.

Qu’Allah déverse sur lui Ses pluies de grâces.



Lat Soukabé Fall

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