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SALVADOR : Le “plan pervers” de Bukele pour un second mandat, interdit par la Constitution


Rédigé le Jeudi 13 Juillet 2023 à 08:56 | Lu 166 fois Rédigé par



SALVADOR :  Le “plan pervers” de Bukele pour un second mandat, interdit par la Constitution
Le parti du très controversé chef d’État salvadorien l’a officiellement désigné, dimanche 9 juillet, comme candidat à la présidentielle de 2024. Pourtant, la Constitution interdit l’exercice de deux mandats consécutifs. Mais le président joue sur son immense popularité et la soumission de la Cour suprême.
Il n’y avait, dimanche 9 juillet, qu’un seul et unique candidat. Nayib Bukele a été choisi par son parti, Nuevas Ideas, comme candidat à la présidentielle du 4 février 2024, même si la Constitution interdit l’exercice de deux mandats consécutifs.

Nayib Bukele, entré en fonction en 2019, s’est immédiatement félicité de ce “choix”, tout en balayant à demi-mot les objections constitutionnelles. Repris notamment par le quotidien proche du pouvoir, Diario El Salvador , il a lancé : “La démocratie s’écrit du bas vers le haut […]. Le 4 février 2024, le peuple salvadorien aura le dernier mot.”
Pour La Página , également proche du régime, “selon les sondages, le chef de l’État est  soutenu par 90 % de la population pour qu’il reste à la présidence lors du prochain quinquennat”. Son parti domine le parlement monocaméral : 56 élus sur 84, et une majorité encore plus large − 64 − avec ses petits partis alliés. Cette domination avait permis à Nayib Bukele, en septembre 2021, de nommer de nouveaux juges à la Cour suprême, qui a réinterprété la Constitution en sa faveur, autorisant un second mandat. À l’époque, Nayib Bukele avait même licencié près d’un tiers des juges du pays.
La popularité du chef de l’État, poursuit La Página, est due “au rétablissement de la sécurité dans le pays, avec des taux d’homicides au plus bas”. Il y a plus d’un an, Nayib Bukele avait décrété l’état d’urgence, régulièrement reconduit, et déclaré une guerre ouverte contre les gangs qui faisaient du pays le plus violent d’Amérique latine. À ce jour, plus de 60 000 personnes auraient été emprisonnées pour leur appartenance à ces gangs.
Les ONG de défense des droits de l’homme critiquent largement cette politique de répression massive et parfois indiscriminée, l’usage excessif de la force, et un état d’urgence qui a fortement restreint les droits juridiques des détenus. Sur le site d’opposition Elsalvador.com , un avocat en droit constitutionnel écrit :  “La suspension des droits constitutionnels signifie de facto le contrôle des citoyens, la militarisation du pays, l’espionnage d’État, la fermeture de l’espace civique et la création d’un climat de terreur, jusqu’à institutionnaliser la torture et les disparitions forcées.”
L’auteur évoque “un plan pervers du gouvernement actuel pour se maintenir au pouvoir” : “Une partie de ce plan […] consiste en une propagande pour faire croire que la réélection [de Nayib Bukele] est bénéfique pour le pays et [donc] qu’elle est constitutionnellement permise.” Courrier international



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