Le tribunal de Pikine–Guédiawaye a accueilli, vendredi, une nouvelle audience liée à un vaste système de dédouanement fictif. Au centre de l’affaire se trouve un retraité accusé d’avoir agi comme collaborateur d’un individu recherché, présenté comme l’organisateur principal du réseau. Selon les informations rapportées par la presse, l’homme se serait fait passer pour un agent des Douanes afin de gagner la confiance de plusieurs personnes.
Dès son passage à la barre, le prévenu a choisi la ligne de défense du déni total. Il affirme n’avoir été qu’un simple intermédiaire et dit ne pas entretenir de relation étroite avec l’homme en cavale. Une version vigoureusement contestée par les personnes ayant témoigné, qui le considèrent comme un élément central du mécanisme frauduleux.
La première personne entendue explique qu’elle avait contacté le présumé cerveau pour obtenir un dédouanement en urgence. Lorsque celui-ci s’est retrouvé dans l’impossibilité d’encaisser des fonds, c’est le prévenu qui se serait présenté comme officier des Douanes pour assurer la continuité de la transaction. Elle aurait alors transféré 100 000 F CFA, somme jamais récupérée. Face au tribunal, l’accusé nie avoir joué ce rôle et soutient ne jamais s’être présenté comme agent.
Le témoignage le plus détaillé est celui d’un autre plaignant établi à l’étranger. Pensant obtenir la sortie d’un conteneur, il dit avoir effectué 34 transferts successifs pour un montant total avoisinant cinq millions de francs CFA. Les fonds étaient destinés, selon lui, à transiter par l’accusé avant de parvenir au principal organisateur. Après plus d’un an d’attente sans résultat, il a porté plainte à la fin du mois d’avril 2024.
Une troisième personne rapporte avoir remis environ 400 000 F CFA pour des frais divers liés au transport et à la gestion du dossier. Le prévenu reconnaît avoir reçu cette somme, mais indique qu’elle ne lui était pas destinée.
La défense rappelle que l’accusé avait déjà bénéficié d’une relaxe dans une précédente phase du dossier, estimant que les nouvelles poursuites reposent uniquement sur l’absence du principal suspect. Selon son avocat, seule une infraction mineure peut éventuellement être retenue.
Le parquet adopte une position opposée et demande une peine ferme, évoquant une usurpation de fonction et un abus de confiance.
À l’issue du délibéré, le tribunal rend sa décision : l’accusé est déclaré coupable. Il écope d’une peine de six mois avec sursis, assortie de l’obligation de rembourser l’intégralité des montants perçus, soit un total de 5 145 055 F CFA pour le principal plaignant, 400 000 F CFA pour un autre, et 100 000 F CFA pour la dernière personne.

