Vers 23 heures, les agents ont intercepté seize candidats à l’aventure clandestine, en majorité de nationalité gambienne, qui s’apprêtaient à embarquer nuitamment pour Bétenty à bord d’une pirogue. À leurs côtés, un passeur présumé : Ousmane Seydi, directeur d’école primaire à Bétenty et notable local.
Les migrants pointent un réseau bien huilé
Selon les informations rapportées par L’Observateur, les migrants arrêtés ont tous indiqué avoir été enrôlés par des compatriotes restés en Gambie. Ils ont désigné deux figures connues de la zone : Ousmane Sarr alias « Ansou » et Adama Ndour alias « Klaro », installés à Bétenty. Ces derniers leur auraient transmis le numéro de Seydi, présenté comme relais à Missirah et chargé de les mettre en contact avec le reste du réseau.
Des preuves accablantes
Face aux enquêteurs, le directeur d’école a d’abord nié toute implication, assurant que son numéro avait circulé à son insu. Mais l’enquête a mis en lumière plusieurs éléments compromettants.
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D’abord, il est apparu que son fils Abdallah Seydi ainsi qu’un neveu de son épouse avaient déjà été convoyés gratuitement vers l’Europe en 2024 par les mêmes organisateurs.
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Ensuite, l’exploitation de son téléphone portable a révélé des audios compromettants échangés via WhatsApp avec un migrant, Ibou Senghor, et un complice non identifié.
Acculé par ces preuves, Ousmane Seydi a fini par reconnaître avoir été informé du projet depuis avril. Il a toutefois soutenu n’avoir jamais encaissé d’argent, affirmant que les contributions financières étaient versées directement aux organisateurs. Il a cependant admis avoir bénéficié d’une place gratuite dans la pirogue, qu’il avait cédée à un neveu.
Déféré devant le parquet financier
À l’issue de la procédure, Ousmane Seydi a été déféré le 22 septembre 2025 devant le Procureur judiciaire financier près le Parquet financier du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Les seize migrants interpellés ont, eux, été libérés sans placement en garde à vue, rapporte encore L’Observateur.