Menu
L'Actualité au Sénégal

Forte houle à Thiaroye-sur-mer et Yarakh : dégâts matériels, érosion côtière et appel au relogement des sinistrés


Rédigé le Vendredi 22 Août 2025 à 15:11 | Lu 51 fois Rédigé par


Le 11 août 2025, une forte houle a frappé Thiaroye-sur-mer et la baie de Hann, causant d’importants dégâts matériels et relançant le débat sur l’érosion côtière et le relogement des habitants menacés.


Le lundi 11 août 2025, Thiaroye-sur-mer et Yarakh, situés dans la baie de Hann, ont subi de plein fouet une forte houle qui a provoqué d’importants dégâts. Dans cette zone du littoral dakarois, les habitants, livrés à eux-mêmes, font face aux défis climatiques et à l’érosion côtière qui ronge progressivement leurs terres.

Le contraste est frappant en ce lundi 18 août, une semaine après le sinistre. La mer semble apaisée, de petites vagues caressent une bande de sable rétrécie, séparant à peine les habitations de l’eau. Au large, Gorée et la corniche Est offrent un paysage paisible, loin du spectacle désolant qu’affiche cette portion de côte transformée en décharge à ciel ouvert. Le sable a noirci et des immondices s’étendent à perte de vue. Sur cette plage, la pollution atteint un niveau alarmant : ordures, eaux usées et même des carcasses d’animaux y sont abandonnés, attirant des chiens errants dans l’indifférence générale.

L’érosion, aggravée par le changement climatique, fragilise encore davantage la vie des habitants. Les houles, qui frappent régulièrement les 700 km de côtes sénégalaises, rongent ici des pans entiers de terrain. À Thiaroye-sur-mer, les dégâts du 11 août sont considérables : pans de maisons effondrés, filets de pêche emportés, matériel endommagé et pirogues déplacées en urgence pour éviter qu’elles ne dérivent.
« Ça aurait pu être pire si la houle avait été accompagnée de vents forts », témoigne le pêcheur Abdoulaye Mané. Khalifa Sall, un autre habitant, rappelle que « le rivage était à 400 ou 500 mètres il y a trente ans ». Selon plusieurs études, la mer grignote en moyenne entre 1 et 1,33 mètre de côte chaque année, de Diembéring à Saint-Louis.

Cette houle a également paralysé la pêche. De nombreux pêcheurs, comme Birahim Ndir, préfèrent attendre une accalmie pour reprendre leur activité, subissant un lourd manque à gagner. D’autres, à l’image de Mouhamed Kane, bravent malgré tout les prévisions alarmistes de l’ANACIM : « La pêche est notre gagne-pain, on laisse notre destin entre les mains de Dieu », confie-t-il.

Pour les habitants, deux causes principales expliquent l’aggravation de la situation : le dragage du port autonome de Dakar et l’extraction illégale du sable marin, faute d’accès aux camions dans ce quartier exigu. À cela s’ajoute la pollution massive des plages. « La solution durable passe par le relogement des familles, la démolition des maisons menacées et la construction de digues de protection », estime Issa Diop, délégué de quartier.

Le président Bassirou Diomaye Faye, en visite le 16 août à Thiaroye, a annoncé l’étude de mesures de relogement. Mais les sinistrés exigent un suivi rigoureux. À Hann, où la situation est encore plus critique, les familles vivent dans la peur permanente. Khoudia Ndong rappelle qu’en 2015, après une houle similaire, un recensement et une promesse de relogement avaient été faits, mais les parcelles identifiées auraient finalement été vendues à d’autres.

Pour des sinistrés comme Coumba Thiaw, réfugiée depuis le 11 août dans une maison abandonnée après la destruction de la sienne, un programme de relogement reste leur seul espoir face à une mer qui grignote inexorablement leurs terres.






Nouveau commentaire :