Depuis plusieurs mois, la Section de recherches (Sr) de Dakar est mobilisée sur une affaire d’escroquerie de grande ampleur visant des abonnés de la Sonatel. D’après le journal Libération, des individus se font passer pour des agents de l’opérateur et contactent leurs cibles par téléphone, allant jusqu’à évoquer de prétendus impayés et des menaces de suspension de ligne.
Le stratagème utilisé repose sur un procédé bien rodé. Selon Libération dans son édition de ce mercredi, les suspects appellent leurs victimes en invoquant des factures non réglées. Le 24 novembre dernier, ce scénario a été appliqué au domicile de D. Diouf, alors absente. En ligne avec son employée de maison, les interlocuteurs ont cherché à obtenir des informations sur la personne chargée du paiement des factures.
Grâce aux renseignements obtenus, les escrocs ont persuadé l’employée que sa patronne souhaitait qu’elle leur remette l’argent conservé dans sa chambre. Trompée, celle-ci a remis une somme de 10 millions de francs CFA à un chauffeur de taxi, chargé d’acheminer les fonds jusqu’à Kaolack.
Après le dépôt d’une plainte par D. Diouf, les enquêteurs de la Sr ont pu remonter la chaîne, du taximan à l’individu qui lui avait confié l’argent. Cette progression a conduit à plusieurs interpellations, dont celle de Baye Bitèye, présenté comme un charlatan installé à Taïba Niassène. Arrêté sur place, il a été transféré à Dakar.
Cette arrestation a permis aux enquêteurs d’identifier l’ensemble des membres du réseau, dont l’un serait basé à Ziguinchor. Baye Bitèye a été présenté vendredi dernier au parquet pour association de malfaiteurs, escroquerie, usurpation de fonction et usage de faux.
L’enquête se poursuit afin d’interpeller les autres personnes impliquées. De son côté, la Sonatel, estimant subir un important préjudice d’image, s’est constituée partie civile dans cette affaire.

