Le cœur de cette affaire, révélée par L’Observateur, repose sur un mélange explosif d’amour, de trahison et de chantage. Tout commence lorsque A. C. Tall, alors mineure, dérobe un million de francs CFA dans la chambre de son père. Elle voulait aider son petit ami, Serigne Fallou T., à financer leur mariage.
Mais le rêve a vite tourné au cauchemar. Après avoir empoché la somme, le jeune homme refuse finalement d’épouser la jeune fille. La rupture provoque des tensions. En réclamant son argent, A. C. Tall se heurte à une menace glaçante : Serigne Fallou T. aurait promis de diffuser des vidéos intimes et obscènes d’elle. Un véritable chantage qui pousse la famille à saisir la justice.
Devant le tribunal : aveux, dénégations et révélations familiales
À la barre, A. C. Tall, aujourd’hui âgée de 18 ans, a reconnu avoir volé l’argent pour le remettre à son ex-compagnon. Elle a expliqué qu’elle vivait une relation tendue avec son père, ce qui l’avait fragilisée.
Le prévenu, Serigne Fallou T., déjà connu de la justice pour recel de téléphone, a admis avoir reçu le million, mais a nié toute sextorsion. Il affirme que les vidéos intimes lui avaient été envoyées volontairement par la jeune fille, niant tout chantage.
Témoignage bouleversant d’une mère
Devant le tribunal, la mère de la victime, divorcée du père, a livré un témoignage poignant :
« Manipulée, ma fille volait et fuguait pour satisfaire ce garçon qui ne cessait de la harceler et de lui réclamer de l’argent. »
Elle a toutefois reconnu une part de responsabilité de sa fille dans cette dérive amoureuse.
Le verdict : relaxe partielle et condamnation pour détournement de mineure
L’avocat de la défense a plaidé la relaxe totale, estimant que son client n’avait jamais cherché à extorquer la jeune fille.
Le procureur, lui, a requis un an ferme pour détournement de mineure, tout en sollicitant la relaxe pour les autres accusations.
Au final, le tribunal a relaxé Serigne Fallou T. pour sextorsion et diffusion d’images contraires aux mœurs, mais l’a reconnu coupable de détournement de mineure, le condamnant à six mois de prison ferme.
Une affaire symptomatique des dérives de l’ère numérique
Ce drame met en lumière les dangers des relations précoces et la naïveté de certains jeunes, souvent piégés dans des liens affectifs malsains.
Entre vol, manipulation et chantage à la vidéo, cette affaire rappelle combien les émotions mal maîtrisées et les réseaux sociaux peuvent détruire des vies.