L’enquête révèle que le réseau s’appuyait sur un système double :
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un site web centralisé, utilisé comme base de stockage où étaient hébergées des centaines de vidéos à caractère pornographique ;
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des groupes privés Telegram, faisant office de relais pour la publicité, la distribution des contenus et la mise en relation avec les clients.
Ce dispositif permettait au réseau de fonctionner discrètement tout en maintenant une diffusion massive.
Les suspects, entendus par les enquêteurs, ont expliqué qu’ils transmettaient leurs vidéos à un administrateur du réseau.
Ce dernier se chargeait ensuite de :
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promouvoir les contenus,
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assurer leur diffusion,
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et organiser la vente de prestations sexuelles.
Les prix pratiqués étaient particulièrement élevés : 20 000 FCFA pour une heure et jusqu’à 100 000 FCFA pour une nuitée, réglés principalement via des services de paiement mobile pour garantir l’anonymat et la rapidité des transactions.
Selon L’Observateur, le cerveau du réseau opérait sous pseudonyme depuis l’étranger.
Sa localisation hors du territoire national a rendu les premières phases de l’enquête beaucoup plus complexes, témoignant d’une dimension transfrontalière du dossier.
L’analyse technique des supports numériques récupérés par la DSLCC a permis de mesurer l’étendue des activités du réseau. Les enquêteurs ont retrouvé 2 148 vidéos et images à caractère pornographique, mettant en scène des personnes clairement identifiables.
Même si certains contenus auraient été produits volontairement, leur diffusion sans consentement représente une atteinte grave à la dignité et à la vie privée.
À l’issue des investigations, les trois individus ont été déférés au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Leurs identités n’ont pas été divulguées conformément aux règles de procédure. Ils devront répondre de plusieurs infractions, notamment :
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cybercriminalité,
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exploitation et diffusion de contenus pornographiques,
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incitation à la prostitution.
Ce démantèlement met en lumière l’évolution des réseaux criminels qui exploitent les outils numériques pour contourner la loi.
La DSLCC affirme poursuivre ses efforts pour assainir le cyberespace et protéger les internautes face à ces pratiques en expansion.

