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D’une vie de honte à un don mystérieux : l’histoire d’Astou, voyante de Thiès


Rédigé le Mercredi 20 Août 2025 à 21:41 | Lu 63 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


À Thiès, au détour d’une ruelle de Nguinth, une femme attire chaque jour des dizaines de visiteurs. Commerçants, étudiants, ménagères ou couples en crise viennent la consulter. On l’appelle simplement “Mame Astou”. Mais derrière cette image de femme respectée se cache un passé douloureux, celui d’une ancienne prostituée qui a trouvé sa rédemption dans un don inattendu.


D’une vie de honte à un don mystérieux : l’histoire d’Astou, voyante de Thiès
Une jeunesse brisée
 
Astou a grandi à Khombole. Très jeune, elle tombe enceinte d’un apprenti chauffeur qui l’abandonne aussitôt. Rejetée par sa famille, elle s’installe à Thiès, où la misère et la solitude la poussent vers la prostitution.
« J’avais 18 ans et plus rien à perdre, confie-t-elle. La rue est devenue ma maison, les bars mon refuge. »
 
Les nuits de la honte
 
Durant des années, elle arpente les trottoirs de Keur Issa et les hôtels miteux de la route de Dakar. Les clients se succèdent, parfois violents, souvent indifférents. « Je n’étais plus une personne, juste un corps qu’on consomme », dit-elle avec amertume.
C’est dans cette obscurité qu’un événement étrange bouleverse sa vie.
 
L’apparition et le “don”
 
Un soir, après avoir été battue par un client, Astou rêve de sa grand-mère disparue.
« Elle me disait : Astou, tu n’es pas née pour ça. Tu as un don, écoute les voix et les signes. »
Peu après, elle commence à ressentir des intuitions fulgurantes : maladies, malheurs, secrets… Elle perçoit ce que les autres ne voient pas. Ses compagnes de la rue deviennent ses premières consultantes.
 
De la rue au respect
 
Peu à peu, sa réputation dépasse le cercle des prostituées. Des commerçants viennent discrètement, puis des familles, des couples, et même des marabouts. Aujourd’hui, Astou a quitté la prostitution. Elle reçoit dans une petite chambre de consultation à Thiès, entourée de bougies et de cahiers de prières.
« Je ne suis pas marabout, je ne suis pas sorcière. Je transmets seulement ce que je ressens. »
 
La blessure qui ne disparaît pas
 
Malgré ce nouveau départ, elle reste hantée par son passé.
« Je revois les visages des hommes qui m’ont utilisée. Peut-être que mon don est né de cette souffrance. J’ai traversé l’enfer, et c’est ce qui m’a ouvert les yeux sur un autre monde. »
 
Astou conclut toujours ses confidences par un avertissement :
« Je dis aux jeunes filles : n’attendez pas de toucher le fond pour comprendre votre valeur. Moi, j’ai dû passer par l’humiliation pour trouver ma voie. »
 
 


Lat Soukabé Fall

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