
Des rancunes bien installées
Les tensions entre les deux femmes ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs mois, la militaire reprochait aux enfants de Thiam de s’introduire chez elle pour cueillir les fruits de son jujubier. Une première bagarre, en mai dernier, avait déjà conduit les familles devant la justice. En juillet, Ndiaye avait tenté d’obtenir l’arbitrage du chef de quartier, qui avait décliné face à son tempérament jugé belliqueux.
La bagarre de trop
En août, le conflit a dégénéré : injures, insultes, puis bagarre violente sous les yeux des voisins. Blessée, M. Thiam a été hospitalisée et a obtenu un certificat médical de 15 jours d’incapacité temporaire de travail, avant de porter plainte contre la militaire. Ndiaye, de son côté, a également saisi la justice.
Devant la barre
Les deux femmes, arrêtées et placées sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Mbour, ont livré leurs versions à la barre. La militaire a nié toute violence, accusant les enfants de sa voisine d’être une mauvaise fréquentation pour sa famille. Mais le procureur l’a recadrée, rappelant ses déclarations antérieures et son devoir d’exemplarité en tant que soldate.
Le verdict
Au terme des débats, le tribunal a reconnu les deux détenues coupables des faits qui leur étaient reprochés. La militaire F.B. Ndiaye a été dispensée de peine, tandis que la vendeuse de poissons M. Thiam a écopé de quatre mois de prison avec sursis.
Un quartier marqué par l’affaire
Cette sentence met (provisoirement) un terme à un conflit qui a profondément marqué le voisinage. À Diamaguene, beaucoup s’interrogent : comment un simple jujubier a-t-il pu envenimer à ce point la vie de deux familles et remplir une salle de tribunal ?