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Chemsex à Saly : prison pour les garçons, relaxe pour les filles


Rédigé le Mercredi 6 Août 2025 à 17:00 | Lu 48 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Jugés à Mbour après une soirée de débauche, huit jeunes connaîtront des lendemains bien différents.


Chemsex à Saly : prison pour les garçons, relaxe pour les filles
Ce mardi, le tribunal de grande instance de Mbour a tranché dans une affaire aussi troublante que révélatrice. Huit jeunes, quatre garçons et quatre filles, âgés de moins de 21 ans en moyenne, ont comparu pour usage et détention de drogue. À la clé : des peines de prison pour les hommes et une relaxe totale pour leurs compagnes.

Les faits remontent à un week-end du mois de juillet, dans une résidence cossue de Saly. Les huit jeunes avaient loué un appartement pour “faire la fête”. Selon les éléments recueillis par L’Observateur, la soirée a rapidement viré au chemsex – une pratique consistant à consommer drogues et alcool en grande quantité pour intensifier les rapports sexuels.

Alertée par les voisins, excédés par le vacarme et les comportements suspects, la police du commissariat urbain de Saly a fait irruption dans l'appartement. Sur place : un véritable chaos. Des restes de cocaïne et de chanvre indien ont été saisis.

Une défense bien rodée, un verdict inégal

Devant le juge, les quatre jeunes filles – M. Fall, B. Leclercq, M.D. Mbaye et B. Badji – ont adopté une ligne de défense commune : tout appartenait à leurs compagnons. Elles auraient uniquement été présentes sans toucher aux substances interdites.

Le tribunal a suivi leur version. Elles ont été relaxées. En revanche, leurs partenaires – P. Guèye, Th. Ndao, A. Babou et O. Cissé – ont écopé de peines allant de 15 jours à un mois de prison ferme, pour détention et usage de drogue.

Entre insouciance, excès et justice à deux vitesses ?

Ce verdict a suscité de vives réactions, tant sur les réseaux sociaux que dans les milieux judiciaires. Certains y voient une justice à deux vitesses, d'autres une conséquence logique du manque de preuves contre les jeunes femmes.

Mais au-delà des condamnations, cette affaire met surtout en lumière une réalité préoccupante : la banalisation des drogues dures dans certains cercles juvéniles, et l’émergence de pratiques à haut risque dans des lieux pourtant touristiques comme Saly.

Un signal d’alarme pour la jeunesse sénégalaise ?

Avec cette affaire, un tabou est brisé. Le chemsex, encore marginal au Sénégal, semble gagner du terrain. Il interpelle sur la santé mentale et sexuelle des jeunes, mais aussi sur la nécessité d’un accompagnement préventif, tant familial que sociétal.

Les autorités doivent-elles renforcer les contrôles dans les zones balnéaires ? Les établissements scolaires doivent-ils intégrer l’éducation sur les risques liés aux drogues et aux addictions sexuelles ? Autant de questions qu’il devient urgent de poser.


Lat Soukabé Fall

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