Le mis en cause se nomme Ibou Diaw, âgé de 32 ans, se disant chauffeur et domicilié à Touba. Il a été interpellé dans la nuit du 29 décembre par les éléments du commissariat urbain de Mbacké. Lors de son arrestation, les policiers ont découvert sur lui la somme de 1.492.000 FCFA, dont il n’a pas été en mesure de justifier l’origine. Face à ces éléments suspects, il a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête.
Le lendemain, vers 11 heures, un homme identifié sous les initiales A. L. Dione, commerçant au marché Ocass et également domicilié à Touba, s’est présenté au commissariat pour déposer plainte. Il a affirmé avoir été victime d’un chantage particulièrement grave, mis en œuvre par Ibou Diaw.
Selon son témoignage, le plaignant aurait été attiré dans un appartement situé au rond-point Total de Mbacké, sous le prétexte fallacieux d’une rencontre sexuelle avec une femme. Une fois sur place, la situation aurait brusquement basculé. La victime raconte avoir été contrainte de se déshabiller sous la menace, avant d’être filmée nue à l’aide d’un téléphone portable.
Le suspect aurait ensuite exigé la somme de 2.000.000 FCFA, menaçant de diffuser la vidéo compromettante sur les réseaux sociaux et sur Internet en cas de refus. Pris de panique et redoutant un scandale public, le commerçant a contacté plusieurs de ses connaissances, qui lui ont envoyé de l’argent via des transferts mobiles, notamment Wave.
Après avoir reçu les fonds, Ibou Diaw aurait finalement autorisé la victime à se rhabiller, avant de la laisser repartir. Mais, loin de se résigner, le commerçant s’est rendu dès le lendemain à la police pour dénoncer les faits et révéler l’ampleur du piège dont il avait été victime.
Interrogé par les enquêteurs, Ibou Diaw a reconnu les faits, tout en niant l’usage d’une arme à feu. Il a soutenu n’avoir utilisé qu’une matraque électrique, tentant ainsi de minimiser la gravité des menaces exercées. Une ligne de défense qui n’a pas convaincu les enquêteurs, au regard des éléments matériels et des aveux recueillis.
Le suspect est poursuivi pour collecte illicite de données à caractère personnel et extorsion de fonds, des infractions sévèrement punies par la loi. Il doit être déféré au parquet, où la justice décidera de son sort.
Cette affaire relance le débat sur la montée inquiétante des pièges au chantage sexuel, de plus en plus signalés, et appelle à une vigilance accrue face aux rencontres arrangées et aux usages abusifs des technologies numériques.

