« Cette proclamation pose les fondations d’une nouvelle ère pour la représentation, l’enregistrement, la diplomatie et l’héritage culturel du peuple rom », déclarent les signataires. Ce nouvel Etat, revendication du peuple rom et de ses représentants depuis des décennies, repose sur trois piliers : la représentation diplomatique par l’intermédiaire de l’ambassade des tribus roms unies, l’enregistrement et la protection de l’identité grâce à la RIAA et le développement d’un écosystème numérique et financier, précise le texte.
Un objectif de visibilité dans la communauté mondiale
Le système formé par ces trois piliers « permet aux Roms de se connecter avec le monde sans perdre leur identité ». L’objectif derrière la création de cet Etat est « d’être visibles en tant que partenaires égaux au sein de la communauté mondiale », selon Aleksandar Gavrilovic, président de la RIAA et initiateur de la proclamation. Le texte précise que « le peuple rom […] n’appartient à aucune lutte, aucun parti ni puissance territoriale » et qu’il demande « une reconnaissance de valeur » de « ses histoires, ses symboles, sa musique, son art et sa langue en tant qu’héritage partagé de l’humanité ».
Ce texte semble surtout symbolique, notamment en raison de l’absence de participation des organisations de représentation des Roms comme l’Union internationale des Roms, ONG au rôle consultatif auprès de l’ONU et du Conseil de l’Europe. Pour autant, les signataires ont annoncé que « des centaines de lettres officielles » seront envoyées dans les mois à venir par la RIAA « à des gouvernements, des maisons royales, des chefs religieux et des institutions internationales pour leur faire part de la proclamation et les inviter à coopérer ».
Une vaste population
Victime de persécutions et de discriminations, la communauté rom est surtout présente en Europe, où elle serait la minorité ethnique la plus importante avec 10 à 12 millions de personnes, d’après le Conseil de l’Europe. Les Roms sont particulièrement présents en Roumanie, où ils seraient 1,8 million, en Bulgarie, en Hongrie, en Espagne ou en Slovaquie, mais aussi en France, où leur nombre est estimé à 400.000 (0,62 % de la population).
Cette communauté regroupe, en plus des Roms à proprement parler, Sintés (Manouches), les Kalés (Gitans), les personnes s’identifiant comme tsiganes et celles désignées comme gens du voyage. Si les Roms sont historiquement nomades, entre 80 et 85 % de ceux vivant en Europe sont aujourd’hui sédentaires, tandis que les quelques populations qui voyagent encore sont en voie de sédentarisation, précise le Conseil de l’Europe.