
L’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum a annoncé ce lundi 20 octobre 2025 avoir déposé un préavis de grève couvrant la période du 19 novembre 2025 au 20 mai 2026. Dirigée par le Dr Honoris Causa Mballo Dia Thiam, la centrale syndicale entend, à travers cette action, interpeller le gouvernement sur une vingtaine de revendications restées sans réponse malgré de multiples avertissements antérieurs.
Dans une lettre adressée au ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme du service public, le président du directoire national explique que ce cinquième plan d’actions marque la reprise de la mobilisation après une trêve observée durant l’hivernage et les grands événements religieux. “Cette nouvelle phase s’inscrit dans une logique de rappel des engagements non tenus”, précise-t-il.
Au centre des revendications figurent le paiement des augmentations de salaire dues aux contractuels des établissements publics de santé (EPS) et des collectivités territoriales, ainsi que le versement du fonds de motivation aux agents en contrat à durée indéterminée. Le syndicat réclame également la signature du décret d’intégration des techniciens supérieurs de santé dans la hiérarchie A2, avec reconnaissance de leur ancienneté et préservation de leurs acquis.
D’autres préoccupations concernent la régularisation des diplômes en attente au ministère de la Santé, l’ouverture des concours de Masters pour les titulaires de diplômes PRECIS et le recrutement de 5 000 contractuels et communautaires dans la Fonction publique, en prenant en compte leurs années de service.
And Gueusseum plaide aussi pour la revalorisation des carrières, notamment à travers la promotion des aides sociaux, infirmiers, prothésistes et assistants dentaires. Il demande l’harmonisation du programme de formation des agents d’hygiène et techniciens de maintenance hospitalière afin de permettre leur passage à la hiérarchie B1, ainsi que le relèvement optionnel de l’âge de la retraite à 65 ans, en raison de la pénibilité du métier.
Parmi les autres points de revendication figurent la réintégration de plusieurs directions et services au sein du ministère de la Santé — dont l’Action sociale, la Direction des infrastructures sanitaires et l’ENDSS —, la restitution des droits des agents de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP), et l’abrogation du décret n°2025-670 relatif à l’élection des représentants du personnel au Conseil d’administration des EPS.
Sur le plan foncier, le syndicat exige la sécurisation des logements et équipements collectifs du programme SUTSAS-Namora à Tivaouane Peulh, la remise des assiettes foncières aux victimes de Namora, ainsi que l’attribution de parcelles aux coopératives de travailleurs du secteur. Il propose également l’aliénation du foncier de l’hôpital Le Dantec pour apurer les dettes avant sa réouverture.
Ce cinquième plan d’actions prévoit une série de mobilisations : assemblées générales régionales du 29 octobre au 10 novembre, sit-in national le 21 novembre, puis grève de 48 heures les 25 et 26 novembre, tout en assurant le service minimum et la prise en charge des urgences. Une évaluation nationale est programmée le 28 novembre au siège de la FGTS/B.
Pour le Dr Mballo Dia Thiam, cette démarche syndicale n’a rien d’un bras de fer mais vise à rappeler les engagements pris par les autorités. “Nous restons ouverts au dialogue, mais la patience des travailleurs de la santé a des limites”, a-t-il déclaré, réaffirmant la détermination d’And Gueusseum à poursuivre le combat jusqu’à l’obtention de résultats concrets.