La campagne d’exportation de mangues vers l’Union européenne, démarrée le 25 juin 2025, a été prématurément close ce dimanche 27 juillet, suscitant l’inquiétude des acteurs de la filière dans le département de Tivaouane.

Selon Abdoulaye Guèye, président de l’Association des fournisseurs et techniciens de récolte de mangues de la zone des Niayes, cette fermeture, survenue à peine un mois après le lancement, prive les producteurs d’un débouché majeur, avec des répercussions sur l’ensemble de l’économie rurale.

Bien que des expéditions vers d'autres pays africains comme le Maroc et le Ghana se poursuivent, elles ne permettent ni d’atteindre les volumes, ni de retrouver la valeur ajoutée que représente le marché européen.

Le prix au kilogramme s’est effondré, chutant à 225 francs CFA, contre 300 francs en début de saison. Parallèlement, les producteurs font face à une accumulation de stocks invendus en raison d’un manque de circuits de commercialisation adaptés.

À cette conjoncture difficile s’ajoutent des contraintes structurelles : déficit pluviométrique, pression foncière autour de Notto Gouye Diama, et surtout la persistance de la mouche des fruits, identifiée comme principal motif de rejet des cargaisons par l’UE.

D’après Abdoulaye Guèye, cette mouche est la cause directe de l’arrêt anticipé de la campagne, habituellement prolongée jusqu’à la mi-août.

Les professionnels de la filière lancent un appel aux autorités et aux partenaires pour intensifier la lutte contre le ravageur, instaurer un prix plancher d’au moins 250 francs CFA/kg et améliorer les infrastructures de conditionnement et de certification.

Au-delà de la mangue, c’est toute l’économie rurale qui cherche à préserver ses revenus, maintenir les emplois saisonniers et rester compétitive dans les chaînes de valeur agricoles à l’export.