L’affaire opposant l’ancien ministre de l’Énergie, Thierno Alassane Sall (TAS), à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) continue de prendre de l’ampleur et s’installe désormais au cœur d’une confrontation judiciaire. Après avoir saisi le Pôle judiciaire financier pour dénoncer un présumé détournement de fonds publics au sein de l’agence, le leader de la République des Valeurs a été entendu par la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale.
À sa sortie d’audition, TAS affirme avoir fourni « des explications claires » aux enquêteurs, réitérant sa volonté de voir toute la lumière faite sur ce qu’il considère comme un scandale financier présumé impliquant des montants importants et des projets stratégiques.
Face aux accusations publiques et à la plainte déposée, la direction de l’ASER, dirigée par Jean Michel Sène, a annoncé avoir à son tour saisi la justice. Une riposte qui déplace définitivement la bataille des plateaux médiatiques vers les bureaux d’enquêteurs, avec des enjeux institutionnels et politiques majeurs.
Cette contre-offensive judiciaire vise non seulement à défendre l’image de l’agence, mais également à demander des comptes sur les déclarations qu’elle juge « infondées » et potentiellement diffamatoires. Le ton s’est durci, confirmant que les deux parties sont prêtes à aller jusqu’au bout.
L’enjeu dépasse donc largement les simples échanges de déclarations. C’est tout un pan de la gouvernance de l’énergie rurale qui pourrait être scruté, dans un secteur où les budgets se chiffrent en milliards et où les attentes sociales sont énormes.
Pour Thierno Alassane Sall, ancien ministre et figure politique incisive sur les questions de transparence, ce combat s’inscrit dans une démarche de reddition des comptes. Pour l’ASER, il s’agit de préserver la crédibilité d’une institution clé dans la stratégie énergétique nationale.
Au-delà du volet strictement judiciaire, cette affaire pourrait avoir des répercussions politiques, à un moment où la gestion des fonds publics et la lutte contre la corruption occupent une place centrale dans le débat national.
Si aucune conclusion n’est encore tirée, les premières auditions et les contre-plaintes montrent que le dossier ASER est loin d’être clos. Les prochaines semaines pourraient révéler des pans entiers de la gestion de l’électrification rurale au Sénégal, avec des conséquences potentiellement lourdes pour les acteurs cités.
En attendant, TAS insiste : « La vérité doit être dite, et la lumière doit être faite, quelle qu’en soit l’issue. »

