Une selle, une tablette coranique, un talisman… Huit pièces saisies sur le champ de bataille de Samba Sadio, qui a opposé en 1875 les troupes de Lat Dior, Damel du Cayor, et l’armée française à celles du chef religieux Tijane Amadou Cheikhou Ba.
« C’est une sacoche qui contenait des balles ». Perchée sur un escabeau, Salimata Diallo, étudiante en gestion patrimoniale, fixe un dernier tissu sur le mur. Elle fait partie des jeunes Sénégalais qui ont participé à la conception de l’exposition avec l’association Alter Natives. « Voir aujourd'hui ces objets ici, ça nous fait quelque chose, nous en tant que jeune sénégalais, en se disant que ce sont des objets qui datent de 1800, mais en même temps aussi, ce sont des objets qui ont été fabriqués ici et qui n'appartiennent pas à nos ancêtres », ajoute la jeune femme.
« C'est une question de justice »
À quelques heures du vernissage, les premiers invités arrivent. Parmi eux, le professeur d’histoire à la retraite Sadick Sall, descendant d’Amadou Cheikhou Ba, tombé à Samba Sadio. « Je trépigne, surtout lorsque je verrai la selle devant moi et que je me dirai que c'est probablement la selle de mon grand-père, sur laquelle il se posait et que pendant le combat, il a été tué. Personne ne sait où il est, où est le corps, il n'a pas reçu de sépulture », témoigne Sadikh Sall.
Pour Issa Dia, coordinateur au Sénégal de l’association Alter Natives, ce prêt marque une étape symbolique. « Cette collection, je pense que sa place est ici, explique-t-il. Cela me semble juste, c'est une question de justice. C'est juste que la France restitue à un certain moment ces objets au Sénégal. »
Pour l’instant, ces huit objets restent la propriété du musée de Dunkerque. Pour qu’ils soient restitués définitivement, les autorités sénégalaises devront en faire la demande officielle.
Un prêt historique
Initié en 2021, le projet Samba Sadio 1875 réunit trois musées : Dunkerque, Thiès et Saint-Louis, et l’association française Alter Natives autour d’une convention quadripartite inédite. Ensemble, ils ont œuvré pendant quatre ans pour aboutir à ce prêt historique au petit musée régional de Thiès. Un modèle de coopération culturelle entre la France et le Sénégal, mais aussi une véritable prouesse administrative et technique, comme l’explique Emmanuelle Cadet, présidente de l’association Alter Natives.
« On a donc dû mettre en confiance le musée de Dunkerque pour le prêt et puis aussi travailler avec ces deux musées-là pour l'adaptation en normes européennes. Donc, ça ne se voit pas aujourd'hui, mais c'est un gros travail. On a enclenché une étude de faisabilité, c'est-à-dire qu'ils nous ont demandé de faire venir une professionnelle en conservation préventive, énumère Emmanuelle Cadet. Elle a mis des conditions, notamment l'achat de grosses machines de déshumidification, le contrôle du climat, la sécurisation de la porte, la nécessité d'une escorte et d'un gardiennage sûr. Et puis aussi tout le contrôle des moyens de transport, du mode de présentation. La construction de l'exposition, qui a duré quinze jours, elle a été possible parce qu'il y a une douzaine de jeunes qui nous ont aidés. Le discours de l'exposition, la frise, la structure, même, toute la scénographie ont été faits avec eux. »
Une campagne de financement participatif est en cours pour accompagner la circulation de l’exposition. Après Thiès, les huit objets de Samba Sadio prendront la route vers le musée de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, avant de rejoindre au printemps prochain les vitrines du musée de Dunkerque.
« C’est une sacoche qui contenait des balles ». Perchée sur un escabeau, Salimata Diallo, étudiante en gestion patrimoniale, fixe un dernier tissu sur le mur. Elle fait partie des jeunes Sénégalais qui ont participé à la conception de l’exposition avec l’association Alter Natives. « Voir aujourd'hui ces objets ici, ça nous fait quelque chose, nous en tant que jeune sénégalais, en se disant que ce sont des objets qui datent de 1800, mais en même temps aussi, ce sont des objets qui ont été fabriqués ici et qui n'appartiennent pas à nos ancêtres », ajoute la jeune femme.
« C'est une question de justice »
À quelques heures du vernissage, les premiers invités arrivent. Parmi eux, le professeur d’histoire à la retraite Sadick Sall, descendant d’Amadou Cheikhou Ba, tombé à Samba Sadio. « Je trépigne, surtout lorsque je verrai la selle devant moi et que je me dirai que c'est probablement la selle de mon grand-père, sur laquelle il se posait et que pendant le combat, il a été tué. Personne ne sait où il est, où est le corps, il n'a pas reçu de sépulture », témoigne Sadikh Sall.
Pour Issa Dia, coordinateur au Sénégal de l’association Alter Natives, ce prêt marque une étape symbolique. « Cette collection, je pense que sa place est ici, explique-t-il. Cela me semble juste, c'est une question de justice. C'est juste que la France restitue à un certain moment ces objets au Sénégal. »
Pour l’instant, ces huit objets restent la propriété du musée de Dunkerque. Pour qu’ils soient restitués définitivement, les autorités sénégalaises devront en faire la demande officielle.
Un prêt historique
Initié en 2021, le projet Samba Sadio 1875 réunit trois musées : Dunkerque, Thiès et Saint-Louis, et l’association française Alter Natives autour d’une convention quadripartite inédite. Ensemble, ils ont œuvré pendant quatre ans pour aboutir à ce prêt historique au petit musée régional de Thiès. Un modèle de coopération culturelle entre la France et le Sénégal, mais aussi une véritable prouesse administrative et technique, comme l’explique Emmanuelle Cadet, présidente de l’association Alter Natives.
« On a donc dû mettre en confiance le musée de Dunkerque pour le prêt et puis aussi travailler avec ces deux musées-là pour l'adaptation en normes européennes. Donc, ça ne se voit pas aujourd'hui, mais c'est un gros travail. On a enclenché une étude de faisabilité, c'est-à-dire qu'ils nous ont demandé de faire venir une professionnelle en conservation préventive, énumère Emmanuelle Cadet. Elle a mis des conditions, notamment l'achat de grosses machines de déshumidification, le contrôle du climat, la sécurisation de la porte, la nécessité d'une escorte et d'un gardiennage sûr. Et puis aussi tout le contrôle des moyens de transport, du mode de présentation. La construction de l'exposition, qui a duré quinze jours, elle a été possible parce qu'il y a une douzaine de jeunes qui nous ont aidés. Le discours de l'exposition, la frise, la structure, même, toute la scénographie ont été faits avec eux. »
Une campagne de financement participatif est en cours pour accompagner la circulation de l’exposition. Après Thiès, les huit objets de Samba Sadio prendront la route vers le musée de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, avant de rejoindre au printemps prochain les vitrines du musée de Dunkerque.

