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SYNPICS interpelle l’État : un appel pour une presse libre et souveraine au Sénégal


Rédigé le Jeudi 1 Mai 2025 à 20:51 | Lu 46 fois Rédigé par


À l’occasion de la remise du cahier de doléances, le SG du SYNPICS a plaidé pour une réforme profonde de la presse sénégalaise, appelant à la fin des blocages et à la défense de la liberté médiatique.


 

Lors de la traditionnelle remise du cahier de doléances au président de la République, le Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a prononcé un discours remarqué, empreint de détermination et d’espoir pour une presse sénégalaise véritablement indépendante.

Face au chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, au Premier ministre Ousmane Sonko, aux membres du gouvernement et aux représentants des centrales syndicales, il a lancé un appel clair à une rupture profonde dans la gouvernance des médias. Selon lui, la souveraineté nationale passe inévitablement par une presse affranchie de toute forme de pression.

« Une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques », a-t-il affirmé.

Le syndicaliste a dénoncé les dysfonctionnements persistants : salaires impayés dans le secteur public, reclassements ignorés, mutations arbitraires, et dans le privé, l’absence de couverture sociale, les retards de rémunération et le non-respect de la convention collective.


Trois axes pour rebâtir le secteur médiatique

Le SG du SYNPICS, fraîchement élu en avril, a décliné la vision de son bureau autour de trois grands piliers :

  1. Indépendance structurelle : plaidoyer pour une régulation neutre, une transparence des financements et une application rigoureuse des statuts professionnels.

  2. Valorisation des métiers : reconnaissance des journalistes et techniciens par des droits garantis et des contrats conformes à la législation.

  3. Révolution numérique éthique : accompagnement de la transition numérique dans le respect d’une déontologie rigoureuse.


Une ambition nationale pour une presse d’excellence

Au-delà des revendications, le syndicat propose une vision ambitieuse : faire du Sénégal une référence africaine en matière de liberté de la presse et de valorisation des professionnels des médias. Il invite le président à faire de la Journée mondiale de la liberté de la presse un symbole fort de renouveau.

Mais cette vision ne peut s’affranchir de certaines urgences :

  • Budget 2024 de la Cored toujours bloqué.

  • Inactivité persistante de l’organe d’autorégulation.

  • Absence de cartes de presse depuis un an.

  • Retard dans l’application des assises des médias, pourtant remises depuis novembre.


Une dénonciation claire des blocages institutionnels

La dernière partie du discours a pointé du doigt une décision particulièrement controversée : l’arrêté ministériel interdisant la parution ou diffusion à 381 médias. Le syndicat y voit un véritable étouffement de la liberté d’expression, un « sabotage institutionnel » lourd de conséquences pour la profession.

« Dans ce musée qu’est devenu notre secteur, la création d’emplois commence par la préservation de ceux qui existent », a-t-il insisté.


Une interpellation directe au sommet de l’État

En conclusion, le Secrétaire général du SYNPICS a exhorté le président de la République à se positionner comme garant de la démocratie, en redonnant à la presse sénégalaise les moyens de remplir sa mission de service public.

« Vive le Sénégal ! Vive la liberté de la presse ! Vive les professionnels des médias et de la communication ! »

Un discours engagé et sans compromis, qui place la presse au centre des enjeux de souveraineté. Reste à savoir si l’exécutif répondra à cet appel avec des actions concrètes.




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