La veille encore, ses amis l’avaient vu sourire, casque vissé sur la tête, prêt à repartir vers une nouvelle mission de secours. Depuis les premières heures de la matinée, Dieum s’était donné corps et âme pour venir en aide aux pèlerins motorisés en détresse. Moteurs calés, pneus éclatés, chaînes cassées… rien ne l’arrêtait. Dans la chaleur étouffante et sous la poussière soulevée par le flot de véhicules, il intervenait bénévolement, refusant même parfois qu’on lui rembourse les pièces ou l’essence.                         
				 
			 « Dieum ne comptait pas ses heures, ni ses kilomètres. Il vivait pour rendre service », confie Mamadou Ndiaye, un compagnon de route. « Ce jour-là, il avait déjà dépanné une dizaine de personnes avant midi. »
    Mais le destin a choisi un moment cruel pour frapper. Alors qu’il poursuivait son trajet en direction de la cité religieuse, un accident brutal a mis fin à sa vie. Les secours, arrivés rapidement, n’ont rien pu faire pour le sauver.
    Pour ses frères d’armes, la douleur est immense. Le monde des motards, habitué à la solidarité mais aussi aux dangers de la route, perd un de ses piliers les plus généreux. « Dieum était plus qu’un mécano ou un motard. C’était un protecteur, un frère pour nous tous », témoigne un membre du groupe, les larmes aux yeux.
    Dans les jours qui viennent, un hommage collectif est prévu sur la route de Touba, là même où il avait choisi d’offrir sa force et son savoir-faire. Son nom résonnera longtemps dans la mémoire des motards et des pèlerins, comme celui d’un homme qui, jusqu’à son dernier souffle, a fait passer les autres avant lui.
    
  