Vingt-trois ans après le naufrage du Joola, qui a coûté la vie à plus de 1 800 personnes au large des côtes gambiennes, les familles des victimes continuent de réclamer vérité et justice. À l’approche de la commémoration prévue le 26 septembre prochain, elles ont tenu une conférence de presse ce jeudi 18 septembre à Dakar pour réaffirmer leurs revendications.
Le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée Le Joola a dénoncé ce qu’il qualifie d’« impunité organisée » autour de cette tragédie. Selon lui, le rapport de la Commission technique, dirigée par le professeur Seydou Madani Sy, avait pourtant mis en évidence de graves défaillances dans la chaîne de commandement militaire et administrative. Malgré ces conclusions, le dossier avait été classé sans suite, le procureur justifiant sa décision par la disparition du commandant du navire.
Pour les familles, cet argument n’est plus recevable. « Il est temps que l’État du Sénégal assume ses responsabilités et poursuive les vrais responsables », ont-elles déclaré.
Le renflouement du navire, une exigence mémorielle
Parmi leurs principales revendications figure également le renflouement de l’épave, toujours immergée dans les eaux gambiennes. Pour les proches des victimes, il s’agit d’un devoir moral et social. « Ce n’est pas qu’un symbole, mais un acte de respect envers les disparus et leurs familles », a souligné Samsidine Aïdara, porte-parole du Comité.
Le collectif a rappelé ses trois principales exigences :
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la réouverture du dossier judiciaire ;
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le jugement des responsables identifiés par les enquêtes ;
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le renflouement effectif du bateau.
Les familles appellent à un sursaut éthique et politique des autorités. « Le silence tue deux fois. Il est temps que le Sénégal tourne cette page avec dignité et responsabilité », ont-elles conclu, espérant que cette 23e commémoration ouvre enfin la voie vers la vérité et la justice.