C’était un dossier diplomatique présenté comme prioritaire par la France. Pourtant, c’est bien une demande de grâce formulée par l’Allemagne qui a été acceptée par le président algérien. « C’est la médiation allemande, et les bonnes relations de l’Allemagne et de l’Algérie qui changent la donne », souligne le député insoumis David Guiraud.
Hors micro, un député du camp présidentiel le reconnaît : étant donné l’état des relations entre la France et l’Algérie, l’Allemagne a pris le dossier en main à la demande des autorités française et a servi de médiateur.
L'Allemagne est un pays proche de la France, mais ce n'est pas la France. C'est un pays qui n'a pas un vécu colonialiste comme la France ou la Grande-Bretagne.
Le président Emmanuel Macron a salué justement cette coopération. « La médiation allemande a contribué de manière décisive. Cette libération est le fruit des efforts constants de la France et d'une méthode faite de respect, de calme et d'exigence », a déclaré le président.
« Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose »
Des remerciements à l'Allemagne, et une critique en sous texte à la stratégie diplomatique de Bruno Retailleau qui avait haussé le ton avec l’Algérie. L'ancien ministre de l’Intérieur qui est aussi largement critiqué par la gauche. « La diplomatie, c'est souvent l’art de la discrétion, c’est la capacité à avancer sans pour autant en faire à chaque étape un outil de communication. Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose », résume Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
« Ce n'est ni un succès du gouvernement ni un échec de Bruno Retailleau. L'Algérie a surtout été très heureuse de répondre à la demande d'un état qui n'est pas la France », note pour sa part un député de droite.
Vers un dégel des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie ?
Sur le plan diplomatique, il s'agit bien d'un début de reprise en main d'une crise qui risquait de prendre des proportions encore plus délétères, selon Hasni Abidi, le directeur du Centre d'études sur le monde méditerranéen et arabe à Genève. La libération de Boualem Sansal, un an après son arrestation, marque un « début de sortie de crise » diplomatique entre la France et l'Algérie.
Les Algériens veulent contenir cette crise. La libération de Boualem Sansal intervient dans un climat de début de détente aussi entre Paris et Alger, avec un nouveau ministre moins politique que son prédécesseur, avec une invitation faite au ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, pour se rendre à Alger. Donc, on voit qu'aussi, dans cette relation bilatérale entre la France et l'Algérie, il y a des signes de détente.
Pour le diplomate Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, la grâce accordée à l'écrivain n'est qu'un prologue, un prélude à un éventuel dégel diplomatique entre Paris et Alger. « Tous les autres dossiers sont toujours sur la table : les OQTF, les laissez-passer consulaires, le fait qu'il n'y a pas d'ambassadeur ni d'Algérie à Paris, ni de France à Alger. Donc, on va maintenant reprendre, retrouver tous les dossiers », explique l'ancien ambassadeur. « Je comprends qu'il y a des contacts au niveau de la DGSI, qu'il va y avoir un contact entre les secrétaires généraux des Affaires étrangères et qu'enfin, après, il y aura sans doute une visite de monsieur Nuñez, mais il va falloir régler tous les dossiers qui sont en suspens. »
Hors micro, un député du camp présidentiel le reconnaît : étant donné l’état des relations entre la France et l’Algérie, l’Allemagne a pris le dossier en main à la demande des autorités française et a servi de médiateur.
L'Allemagne est un pays proche de la France, mais ce n'est pas la France. C'est un pays qui n'a pas un vécu colonialiste comme la France ou la Grande-Bretagne.
Le président Emmanuel Macron a salué justement cette coopération. « La médiation allemande a contribué de manière décisive. Cette libération est le fruit des efforts constants de la France et d'une méthode faite de respect, de calme et d'exigence », a déclaré le président.
« Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose »
Des remerciements à l'Allemagne, et une critique en sous texte à la stratégie diplomatique de Bruno Retailleau qui avait haussé le ton avec l’Algérie. L'ancien ministre de l’Intérieur qui est aussi largement critiqué par la gauche. « La diplomatie, c'est souvent l’art de la discrétion, c’est la capacité à avancer sans pour autant en faire à chaque étape un outil de communication. Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose », résume Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
« Ce n'est ni un succès du gouvernement ni un échec de Bruno Retailleau. L'Algérie a surtout été très heureuse de répondre à la demande d'un état qui n'est pas la France », note pour sa part un député de droite.
Vers un dégel des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie ?
Sur le plan diplomatique, il s'agit bien d'un début de reprise en main d'une crise qui risquait de prendre des proportions encore plus délétères, selon Hasni Abidi, le directeur du Centre d'études sur le monde méditerranéen et arabe à Genève. La libération de Boualem Sansal, un an après son arrestation, marque un « début de sortie de crise » diplomatique entre la France et l'Algérie.
Les Algériens veulent contenir cette crise. La libération de Boualem Sansal intervient dans un climat de début de détente aussi entre Paris et Alger, avec un nouveau ministre moins politique que son prédécesseur, avec une invitation faite au ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, pour se rendre à Alger. Donc, on voit qu'aussi, dans cette relation bilatérale entre la France et l'Algérie, il y a des signes de détente.
Pour le diplomate Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, la grâce accordée à l'écrivain n'est qu'un prologue, un prélude à un éventuel dégel diplomatique entre Paris et Alger. « Tous les autres dossiers sont toujours sur la table : les OQTF, les laissez-passer consulaires, le fait qu'il n'y a pas d'ambassadeur ni d'Algérie à Paris, ni de France à Alger. Donc, on va maintenant reprendre, retrouver tous les dossiers », explique l'ancien ambassadeur. « Je comprends qu'il y a des contacts au niveau de la DGSI, qu'il va y avoir un contact entre les secrétaires généraux des Affaires étrangères et qu'enfin, après, il y aura sans doute une visite de monsieur Nuñez, mais il va falloir régler tous les dossiers qui sont en suspens. »

