Tout est parti d’un différend agricole. M. Sarr, cultivateur, découvre le troupeau de bœufs d’A. Bâ en train de dévaster son champ d’hibiscus (bissap). Conformément aux usages du village, il décide de conduire les animaux chez le chef du village afin de les mettre en fourrière.
Mais cette initiative n’a pas plu au berger.
Selon la partie civile, alors qu’il s’apprêtait à emmener les bœufs, le berger surgit derrière lui, armé d’une machette, avant de lui asséner deux coups violents : l’un au bras droit, l’autre au mollet gauche. Après l’agression, A. Bâ aurait pris la fuite avec son troupeau.
Gravement blessé, le cultivateur se rend à l’hôpital où un certificat médical atteste de 30 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT). Il porte immédiatement plainte auprès de la gendarmerie.
Arrêté puis placé sous mandat de dépôt, A. Bâ a présenté une tout autre version devant la barre. Il affirme que c’est M. Sarr qui l’aurait attaqué en premier avec un bâton. Selon lui, c’est en tentant de se défendre que sa machette aurait été déviée, blessant accidentellement le cultivateur.
Des déclarations que la partie civile juge totalement infondées.
Lors de l’audience, le procureur a estimé que les faits étaient constants, rappelant la gravité des blessures et la disproportion des moyens utilisés par le prévenu. Il a requis l’application stricte de la loi.
Le tribunal a finalement déclaré A. Bâ coupable de coups et blessures volontaires.
Il a été condamné à :
3 mois de prison ferme,
300 000 FCFA de dommages et intérêts à verser à la partie civile (contre 500 000 FCFA initialement réclamés).
