Tout commence le 25 novembre, lorsqu’une demande d’autopsie est adressée par le directeur de l’hôpital Albert Royer au commissariat, après des incohérences relevées autour du décès d’un nouveau-né de sexe masculin. Les policiers sollicitent alors une expertise médicale auprès de l’hôpital général Idrissa Pouye (HOGIP) de Grand-Yoff.
Le rapport du médecin légiste est sans équivoque. Le nourrisson, né à terme, ne présentait aucune malformation ni aucun signe de traumatisme. En revanche, les poumons se révèlent congestionnés, et la docimasie hydrostatique, un test permettant de vérifier si le bébé a respiré, s’avère positive. Le légiste conclut à un décès par asphyxie, compatible avec une noyade.
Face aux enquêteurs, Oumy finit par avouer. Elle dit avoir accouché seule, dans le domicile de sa tante à Grand-Yoff, sans que personne ne s’en aperçoive. Dans les jours suivant la naissance, elle affirme avoir été submergée par l’angoisse : sans ressources financières, elle dit ne pas pouvoir prendre en charge son nouveau-né. C’est alors qu’elle décide d’immerger l’enfant dans l’eau pendant le bain, provoquant sa mort.
Sa tante, entendue également, assure n’avoir rien su de la grossesse ni de l’accouchement. Selon elle, Oumy refusait catégoriquement d’être conduite à l’hôpital malgré ses douleurs. Ce n’est qu’ultérieurement qu’elle l’appelle pour dire que le bébé "ne respirait plus".
Le dossier, désormais entre les mains du parquet, suscite une vive émotion à Grand-Yoff, où les habitants s'interrogent sur la solitude, la détresse psychologique et la pression sociale ayant pu mener à un tel acte.

