Parmi eux, Birane Ndiaye, chauffeur routier expérimenté, reste marqué à jamais. Dans les colonnes du journal SourceA, il raconte, d’une voix brisée, cette épreuve qu’il qualifie de « plus dure de toute sa carrière », pourtant longue de 24 années passées sur les routes de la sous-région.
« Mon camion, qui valait près de 20 millions de francs CFA, a été complètement incendié. Avec lui, j’ai perdu mes papiers, mon permis de conduire, et le conteneur rempli de marchandises. C’est toute ma fortune qui est partie en fumée », confie-t-il.
Une nuit de cauchemar sous la pluie
Le chauffeur se remémore surtout la nuit du Gamou, passée dans la brousse, sans abri. « On dormait à la belle étoile, sous une pluie battante. Nous étions convaincus qu’ils allaient nous tuer », raconte-t-il.
La dignité réduite à 5000 francs
Libéré à la frontière de Kidira, Birane Ndiaye se retrouve sans rien. Plus de véhicule, plus de papiers, plus de vêtements. C’est un ami qui lui glisse un billet de 5000 francs CFA. « J’ai acheté un pantalon à 1000, un tee-shirt à 750, et j’ai gardé le reste. Voilà tout ce qu’il me restait après 24 ans de dur labeur », dit-il, amer.
Son récit met en lumière l’extrême vulnérabilité des routiers sénégalais qui bravent chaque jour les routes régionales infestées d’insécurité. Une réalité devenue trop fréquente, qui interpelle sur la protection des transporteurs dans les zones frontalières.