Le différend judiciaire de longue date entre l’homme d’affaires sénégalais Bocar Samba Dièye et la société suisse Ascot Commodities connaît une nouvelle évolution favorable au premier. Une récente décision de la justice sénégalaise vient fragiliser davantage la position de l’entreprise étrangère dans ce dossier à forts enjeux financiers.
D’après les informations rapportées par Libération, le tribunal de Dakar, statuant en référé le 22 décembre dernier, a prononcé la rétractation de l’ordonnance à pied de requête n°444/2025, initialement rendue le 23 mai 2025. Cette décision a pour effet d’annuler l’autorisation accordée à Ascot Commodities pour faire exécuter au Sénégal une sentence arbitrale rendue à Paris.
Le litige trouve son origine dans des créances présumées datant de 2004, que Bocar Samba Dièye a toujours contestées. Malgré cette opposition, la société suisse avait obtenu une condamnation par sentence arbitrale le 10 février 2025 auprès de la Chambre arbitrale internationale de Paris, avant de saisir la juridiction sénégalaise pour en demander l’exécution.
Cette tentative a toutefois échoué. Le tribunal a estimé que les conditions juridiques nécessaires n’étaient pas réunies et a annulé l’ordonnance d’exécution. Une décision qui constitue un nouveau succès judiciaire pour l’opérateur économique sénégalais, dont la position se trouve renforcée dans ce contentieux.
Avant cette annulation, Ascot Commodities avait engagé une autre procédure. Le 14 novembre 2025, elle avait procédé à une saisie-attribution portant sur les avoirs de Bocar Samba Dièye, pour un montant de 7.042.017.089 FCFA. Cette mesure a été immédiatement contestée par l’intéressé, qui a introduit une action en contestation et en mainlevée. L’affaire est actuellement examinée par le tribunal de Commerce.
Toujours selon Libération, Bocar Samba Dièye soutient que les créances réclamées sont inexistantes et concernent une livraison de riz qu’il affirme avoir entièrement réglée. Il indique que le paiement aurait été effectué via un compte séquestre ouvert à la BICIS, un élément central de sa défense. Dans ce même dossier, Ascot Commodities aurait par ailleurs été condamnée à verser 300 millions de FCFA à l’homme d’affaires sénégalais.
À l’instar d’autres litiges le concernant, notamment avec Attijari, Bocar Samba Dièye maintient sa position et dénonce des procédures qu’il juge abusives et sans fondement.
