La Cité Xandar 2, à Ouest Foire, est aujourd’hui le visage d’une crise sociale et humaine préoccupante. Le délégué de quartier, Moustapha Guèye, a tiré la sonnette d’alarme en révélant la découverte de cinq bébés abandonnés dans les ordures, un drame révélateur de la détresse qui mine la zone. Il dénonce une insécurité grandissante, une anarchie persistante et un manque criant de moyens pour les forces de l’ordre, en particulier la gendarmerie.
Selon lui, les déguerpissements massifs menés à Dakar sans plan de recasement ont accentué la pression démographique dans Ouest Foire, où des familles vulnérables viennent s’entasser. Le quartier, déjà saturé, souffre d’un déficit d’infrastructures essentielles : pas d’écoles suffisantes, pas de postes de santé adaptés, ni d’espaces de loisirs. À cette précarité s’ajoutent désordre urbain et trafic de drogue, qui aggravent le quotidien des habitants.
Cheikh Ahmed Tidiane Diop, représentant des familles, pointe directement la responsabilité de l’État et des régimes successifs. Il cite les déguerpissements de Rebeuss, Colobane ou encore la Cité Imbécile, qui ont poussé de nombreuses familles vers Ouest Foire sans solution durable. « Sans recasement, ces déguerpissements n’ont aucun sens », martèle-t-il, accusant à la fois l’ancien et l’actuel gouvernement.
Malgré la gravité de la situation, les délégués de quartier espèrent que les récentes alertes et la présence accrue des autorités permettront d’engager des réponses concrètes. Ils réclament en priorité le renforcement de la sécurité, la création de véritables programmes de recasement et l’installation d’infrastructures de base pour éviter qu’Ouest Foire ne sombre davantage dans la misère et l’exclusion.