
Le célèbre Lac Rose, encore appelé Lac Retba, a retrouvé sa couleur caractéristique qu’il avait perdue depuis plusieurs années en raison d’un déséquilibre écologique. L’annonce a été faite par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) dans sa rubrique « Un jour, une découverte », publiée dimanche sur ses comptes officiels.
Selon l’institution, les inondations de 2022 avaient perturbé l’équilibre du lac, entraînant la disparition de sa teinte rose emblématique. Mais les chercheurs de l’UCAD confirment aujourd’hui son retour, signe d’une véritable régénération naturelle.
Les travaux menés par le Laboratoire de traitement des eaux usées (LATEU) de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) se sont particulièrement penchés sur cette évolution. Les conclusions mettent en avant le rôle déterminant de l’algue Dunaliella salina. Cette algue, qui prospère en milieu salé et chaud, produit des pigments rouges responsables de la coloration rosée du lac.
Dans un article publié par The Conversation en janvier 2024, le chercheur sénégalais El Hadji Sow, qui étudie le Lac Retba depuis 1995, avait déjà expliqué que lorsque la salinité diminue, d’autres algues vertes deviennent dominantes, modifiant l’aspect du lac. À l’inverse, une forte salinité et des températures élevées favorisent la prolifération de Dunaliella salina, restaurant ainsi la couleur rose.
L’UCAD salue ce phénomène comme une preuve de la capacité de la nature à se régénérer, lorsqu’elle est accompagnée par une observation scientifique rigoureuse. Cette renaissance du lac représente également une lueur d’espoir pour les communautés locales, en particulier pour le tourisme et l’exploitation artisanale du sel, activités vitales pour la région.
Contrairement aux idées reçues, rappelle le chercheur El Hadji Sow, l’extraction du sel ne menace pas la survie du Lac Rose. Au contraire, elle contribue à préserver son équilibre en évitant son asphyxie.
aps