Selon les autorités, ces semences, subventionnées par l’État et destinées exclusivement à la production agricole, avaient été traitées chimiquement pour favoriser la germination. Un procédé qui les rend particulièrement dangereuses pour la santé humaine et animale en cas de consommation.
L’intervention a eu lieu aux alentours de 14 heures. Les agents du Service régional du commerce, sous la direction de Khadim Ndiaye, commissaire aux enquêtes économiques et chef de service, ont intercepté une cargaison suspecte destinée à être écoulée sur les marchés comme de simples pommes de terre de consommation.
« Ces produits sont potentiellement dangereux. Ils sont traités chimiquement et ne doivent en aucun cas être consommés. Pourtant, ils sont vendus à des populations qui ignorent tout du risque encouru », a alerté Khadim Ndiaye.
Les premières investigations révèlent l’existence d’un réseau organisé, spécialisé dans le détournement de semences agricoles subventionnées. Initialement destinées aux zones de production dans le cadre de la politique nationale de souveraineté alimentaire, ces semences étaient frauduleusement extraites du circuit officiel avant d’être revendues sur les marchés.
Le principal suspect a été interpellé et placé en détention. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations afin d’identifier d’éventuels complices, notamment au sein de la chaîne de commercialisation et de distribution.
Au-delà du danger sanitaire, les autorités dénoncent un impact majeur sur la production agricole nationale. D’après le Service régional du commerce, la tonne de semences saisie aurait permis de produire environ 19 tonnes de pommes de terre de consommation.
Les semences subventionnées étaient vendues aux producteurs à 16 000 francs CFA le sac de 25 kg, avant d’être revendues illégalement à 17 000 francs CFA sur les marchés. La valeur totale de la marchandise saisie est estimée à 875 000 francs CFA.
« L’État investit massivement pour assurer la souveraineté alimentaire. Ce genre de pratiques frauduleuses sabote ces efforts et pénalise à la fois les producteurs et les consommateurs », a déploré Khadim Ndiaye.
Malgré cette saisie, les services du commerce se veulent rassurants quant à la disponibilité des pommes de terre sur le marché. Environ 2 000 tonnes seraient actuellement accessibles, tandis que 3 500 tonnes supplémentaires sont en cours de déploiement.
« Les tensions observées ces derniers jours seront rapidement résorbées. D’ici le début de la semaine prochaine, l’approvisionnement sera totalement normalisé », assure le chef du service régional.
Les autorités annoncent un renforcement des contrôles sur l’ensemble des marchés afin de prévenir toute nouvelle tentative de détournement de produits agricoles subventionnés et de garantir la sécurité sanitaire des populations.
Cette affaire relance le débat sur la traçabilité des intrants agricoles et la nécessité d’une vigilance accrue face aux réseaux mafieux qui exploitent les failles du système au détriment de la santé publique.

