Les eaux usées, issues des tâches ménagères quotidiennes, n’ayant pas d’issue, sont souvent déversées en pleine rue. Une situation qui crée des flaques stagnantes, sources d'odeurs nauséabondes, de moustiques et de maladies. Les femmes, premières concernées par la gestion de l’eau au quotidien, n'ont d'autre choix que de vider leurs bassines sur la voie publique, contribuant malgré elles à cette dégradation.

> « Ce n’est pas de gaité de cœur que nous jetons l’eau dehors. On a demandé un puisard, on a même cotisé, mais personne ne nous a aidés. Maintenant, les enfants jouent à côté de ces flaques d’eau sale… », témoigne Mansour Ndiaye, habitant de la première ruelle.

Depuis plusieurs mois, des jeunes du quartier ont pris l'initiative de réhabiliter leur environnement. Avec des moyens dérisoires mais une énergie admirable, ils ont peint des façades, installé des pneus fleuris en guise de décoration, et organisé des journées de propreté. Mais leur enthousiasme se heurte aux limites de leurs moyens.

> « Nous avons fait ce que nous pouvions avec nos faibles moyens. Le quartier est propre, coloré, mais l’eau sale revient toujours. On ne peut pas faire de miracle si l’État ou la mairie ne nous accompagne pas », explique Matar Ndour, jeune leader communautaire.

Selon lui, des demandes ont été adressées à plusieurs reprises aux autorités municipales pour obtenir l’autorisation de creuser des puisards publics, ou du moins un soutien logistique et technique pour des installations à domicile. Jusqu’à présent, aucune réponse concrète n’a été donnée.

> « On nous dit que les travaux dans la rue sont interdits sans autorisation. Alors on attend, mais en attendant, l’eau coule et l’insalubrité s’installe », ajoute-t-il.

Les habitants espèrent désormais un geste des autorités, pour ne pas voir tous leurs efforts réduits à néant. Car à Cité Lamy, l’engagement citoyen ne manque pas. Ce qui manque, c’est l’accompagnement technique et institutionnel.

En attendant, les flaques s’étendent, les enfants continuent d’y jouer, et les habitants, eux, continuent d’espérer.