Les enquêteurs ont reconstitué les faits : lors de la cérémonie traditionnelle, censée renforcer l’ordre et les valeurs locales, un différend aurait éclaté entre la victime et le suspect. Les témoins rapportent une altercation physique qui a rapidement dégénéré. Au cours de cette confrontation, Ibrahima Seydi aurait sorti un couteau pour frapper Amadou Woury Ba au niveau du cou, provoquant une blessure fatale. La victime s’effondra sur le sol, sous le regard horrifié des participants à la cérémonie.
Interrogé par les forces de l’ordre, le suspect a dans un premier temps nié toute implication, avançant des explications contradictoires. Toutefois, ses déclarations n’ont pas convaincu les enquêteurs, qui disposent de plusieurs éléments concordants, y compris des témoignages oculaires et des indices matériels sur les lieux du drame.
Le passé judiciaire d’Ibrahima Seydi alourdit son dossier. Selon les autorités, il avait déjà été impliqué dans l’homicide de Bouramana Mané, 17 ans, survenu le 3 mars 2024 dans le quartier Médina-Chérif de Kolda. Cette précédente affaire, qui avait déjà suscité l’émoi dans la région, soulève des questions sur la réinsertion et la surveillance des jeunes présentant un risque de violence.
La police judiciaire continue son enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce meurtre et évaluer si des complicités ou d’autres facteurs ont joué un rôle. Les autorités locales ont appelé à la vigilance, rappelant que les cérémonies traditionnelles, bien que symboliques et essentielles à la cohésion sociale, peuvent parfois devenir le théâtre de conflits graves.
Les habitants de Kolda expriment leur indignation et leur peine. Plusieurs associations culturelles et communautaires ont annoncé des rencontres et discussions afin de sensibiliser les jeunes sur la nécessité de respecter les rites et de résoudre les conflits sans violence.
Ce drame relance également le débat sur la sécurité lors des événements culturels, en particulier ceux impliquant des adolescents et de jeunes adultes. Les enquêteurs restent mobilisés, et le procès d’Ibrahima Seydi s’annonce comme un moment crucial pour la justice locale et pour la communauté profondément affectée par ce meurtre.