Le tribunal correctionnel de Mbour a tenu une audience particulièrement singulière, rappelant un scénario d’espionnage mêlant voyages internationaux, armes et un mystérieux cousin introuvable. Deux personnes y ont comparu, accusées d’avoir convoyé des armes et des munitions depuis l’étranger.
Les faits remontent au 5 avril, lorsque l’un des prévenus, qui devait embarquer pour Accra après un séjour au Sénégal, a été arrêté lors d’un contrôle routinier à l’aéroport Blaise Diagne. Les agents ont décidé d’ouvrir ses deux valises après avoir détecté des irrégularités au scanner.
À l’intérieur, ils découvrent un ensemble impressionnant composé notamment d’un fusil d’assaut, de plusieurs armes de poing, d’un fusil de chasse, de munitions de différents calibres, d’un gilet de protection, d’un laser ainsi que de téléphones portables et d’un ordinateur. Le voyageur est immédiatement remis à la Division des investigations criminelles.
Lors de son audition, il explique que les bagages ne lui appartiennent pas et qu’il les aurait simplement récupérés pour le compte d’un cousin qui lui avait demandé ce service. Selon ses déclarations, il séjournait à Dakar dans le logement d’une hôtesse de l’air qui l’aurait mis en relation avec ce dernier et lui aurait remis les clés du domicile où se trouvaient les valises.
Entendue à son tour, cette dernière reconnaît avoir hébergé le prévenu et lui avoir remis les clés, tout en affirmant ne pas connaître le contenu des bagages. Elle précise également que le cousin en question n’a plus donné signe de vie depuis leur arrestation.
Devant le tribunal, les deux prévenus maintiennent leur version : l’un affirme avoir simplement transporté des effets personnels, l’autre dit n’avoir joué aucun rôle dans l’acheminement des valises. Le représentant du ministère public, lui, considère que les faits démontrent clairement une volonté d’utiliser le Sénégal comme point de passage pour des armes provenant de l’étranger. Il a ainsi demandé une peine de cinq ans d’emprisonnement ferme pour chacun.
La demande de mise en liberté introduite par l’hôtesse de l’air a été rejetée. Les deux prévenus resteront en détention dans l’attente du délibéré prévu le 5 janvier 2026.
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