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Diourbel : un cri d’alerte sur la malnutrition infantile et les lacunes du système de prise en charge


Rédigé le Mardi 22 Juillet 2025 à 16:21 | Lu 31 fois Rédigé par


À Diourbel, la responsable d’un centre nutritionnel alerte sur la situation critique des enfants malnutris et appelle l’État à agir en urgence.


Diourbel : un cri d’alerte sur la malnutrition infantile et les lacunes du système de prise en charge

 

Marie Cécile Diack, responsable du Centre de récupération et d’éducation nutritionnelle (CREN), a lancé un appel pressant à l’État du Sénégal pour une meilleure prise en charge de la nutrition infantile, en particulier dans les zones défavorisées.

« Il faut que l’État assume ses responsabilités. Ces enfants représentent l’avenir. À Bambey et dans les environs, les problèmes nutritionnels et liés à l’état civil sont nombreux, et la population ne dispose d’aucun recours », a-t-elle dénoncé lors de la visite d’une délégation de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), dans le cadre d’une caravane de presse organisée en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates.

Marie Cécile Diack a exprimé sa vive inquiétude face à la situation de triplés hospitalisés pour malnutrition aiguë sévère avec complications. Elle déplore l’absence d’intervention d’un assistant social, estimant que de tels cas ne devraient plus exister au Sénégal.

« Ces enfants risquaient de développer le kwashiorkor. Leur mère, âgée de 19 ans, a accouché de triplés qui auront bientôt huit mois. Deux d’entre eux ne pesaient que 3,8 kg et le troisième 3,9 kg — des poids anormalement bas », a-t-elle expliqué.

Selon elle, une mère ayant donné naissance à des triplés devrait systématiquement se rapprocher de l’établissement hospitalier où l’accouchement a eu lieu. « Ils présentent un retard de croissance très sévère. Lorsqu’on compare leur poids à leur âge, ils sortent des courbes normales », précise-t-elle.

Elle estime qu’un suivi pédiatrique régulier aurait pu alerter les services sociaux sur la nécessité d’un accompagnement. « Il s’agit d’un manque de moyens, mais aussi d’un manque d’information. »

Autre point préoccupant : l’absence de conseillers en nutrition dans les structures de santé. « Lorsqu’une personne se rend dans un centre, il faut qu’elle soit bien orientée. Aujourd’hui, seuls les médecins et pédiatres interviennent. Il n’y a aucun conseiller en nutrition », regrette Mme Diack.

À propos des triplés, elle se montre alarmiste : « Ils sont à risque de décès. Nous devrons leur administrer du lait artificiel. Il y aura des séquelles. »

Elle reste toutefois optimiste si un accompagnement est mis en place : « S’ils sont bien encadrés et reçoivent du lait régulièrement, ils peuvent progressivement se rétablir. »

Malgré ses efforts, son centre ne dispose que d’une seule salle pour accueillir les enfants malnutris. « Il arrive que des patients soient obligés de s’allonger par terre », confie-t-elle.

La région de Diourbel compte actuellement 5 000 enfants souffrant de malnutrition, soit un taux de 17,1 %, bien au-dessus de la moyenne nationale estimée à 10 %.

aps




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