Thiès – 23 mai 2025 – À l’approche de la fête de la Tabaski, le président du Conseil national de la Maison des éleveurs, Ismaïla Sow, a lancé un appel fort aux autorités locales : il propose de réduire le nombre de points de vente de moutons à trois marchés officiels dans la ville de Thiès. Cette mesure vise, selon lui, à améliorer la sécurité et la gestion de l’approvisionnement en bétail.

« Multiplier les points de vente éparpillés complique considérablement leur sécurisation », a-t-il déclaré ce vendredi, en marge des préparatifs de la campagne de Tabaski.

Approvisionnement progressif et logistique des gros opérateurs

Ismaïla Sow a rassuré sur l’évolution de l’approvisionnement en moutons à l’échelle locale et nationale. Des cheptels commencent à arriver sur les marchés, tandis que de grands opérateurs logistiques finalisent leurs préparatifs. Ces derniers adoptent généralement une stratégie de déploiement tardif, afin de limiter les coûts liés à la garde et à l’entretien des animaux.

« En arrivant trop tôt, ils supporteraient des dépenses en fourrage, en personnel de sécurité et en logistique. C’est ce qu’ils cherchent à éviter », a-t-il précisé.

Avant de se positionner sur les marchés, ces vendeurs procèdent à une prospection pour identifier les emplacements les plus avantageux pour écouler leur cheptel.

Le défi des prix de l’aliment de bétail

Sur la question du coût de l’aliment pour bétail, le président Sow s’est montré prudent quant à la régulation des prix, en raison du caractère libre du marché. Il propose que l’État renforce les capacités des organisations d’éleveurs, afin qu’elles puissent acheter en amont auprès des producteurs et revendre aux éleveurs à prix accessibles.

« Ce partenariat permettrait de mieux maîtriser les coûts tout en soutenant les éleveurs les plus vulnérables », a-t-il suggéré.

Vers un diagnostic post-campagne

Enfin, Ismaïla Sow recommande l’ouverture d’un dialogue structuré entre l’État et les organisations d’éleveurs, une fois la campagne Tabaski achevée. Objectif : dresser un bilan des difficultés rencontrées et envisager des solutions durables pour relancer et moderniser le secteur.

Besoins croissants en moutons pour la région de Thiès

Lors d’une précédente réunion du Comité régional de développement, il a été indiqué que la demande en moutons pour la Tabaski 2025 à Thiès s’élève à 210 000 têtes, contre 200 000 l’an dernier. En 2024, 7 000 moutons étaient restés invendus, mais la tendance pour cette année affiche une hausse de 10 000 têtes, signe de l’accroissement des besoins de la population locale.