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Thiès: Laveurs traditionnels de voitures : face aux salles de lavage modernes, un métier en difficulté


Rédigé le Lundi 7 Juillet 2025 à 11:51 | Lu 51 fois Rédigé par LA REDACTION


À Thiès comme ailleurs au Sénégal, le lavage de voitures a longtemps été assuré par des laveurs traditionnels, installés au bord des routes, sur un terrain vague ou dans la cour d’un garage. Un seau, un tuyau, un chiffon : voilà l’essentiel de leur matériel. Aujourd’hui, avec l’arrivée des salles de lavage modernes, ces petits travailleurs voient leur activité menacée.


Thiès: Laveurs traditionnels de voitures : face aux salles de lavage modernes, un métier en difficulté

Un métier accessible mais précaire

Le lavage traditionnel de voitures est une activité qui a longtemps permis à de nombreux jeunes, souvent sans formation, de gagner leur vie. Installés à des endroits stratégiques (près des marchés, des stations-service, des garages), ces laveurs proposent un service abordable, sans horaires fixes, et souvent à la convenance des clients.

Mais leur travail est souvent marqué par :

  • Un manque de protection sociale et de droits.
  • Des revenus irréguliers et très dépendants de la météo.
  • Des conditions de travail pénibles : eau souillée, produits chimiques sans protection, exposition au soleil toute la journée.

Les nouvelles salles de lavage changent la donne

Depuis quelques années, on voit fleurir à Thiès et dans d’autres villes des centres de lavage modernes. Ces structures offrent un cadre plus professionnel :
_ Des machines à haute pression.
_ Des produits spécifiques.
_ Un espace aménagé et sécurisé pour les véhicules.
_ Un accueil plus « confort » pour les clients.

Résultat : une clientèle de plus en plus attirée par la rapidité, la qualité et le standing. Pour les laveurs traditionnels, c’est une perte progressive de clients.

 

  Une concurrence jugée inégale

Beaucoup de laveurs traditionnels dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale, car :

  • Ils n’ont pas les moyens d’investir dans du matériel moderne.
  • Ils ne peuvent pas accéder facilement aux financements pour développer un petit centre de lavage.
  • Ils dépendent souvent d’un simple accord oral avec le propriétaire du terrain ou du trottoir.

De leur côté, les salles de lavage modernes paient des redevances, investissent dans l’aménagement, et sont parfois soutenues par des aides ou crédits bancaires.

 

  Des pistes pour préserver ces petits métiers

Pour éviter que ces milliers de laveurs ne soient poussés vers le chômage, certaines solutions pourraient être envisagées :

1-Former et professionnaliser : aider les laveurs traditionnels à améliorer leurs pratiques (gestion de l’eau, produits écologiques, techniques modernes).
2-Soutenir l’accès au financement : proposer des microcrédits ou des coopératives pour investir dans du matériel plus performant.
3-Organiser des espaces dédiés : aménager des aires de lavage autorisées et équipées pour limiter la pollution de l’eau et sécuriser le métier.
4- Sensibiliser les clients : promouvoir une consommation responsable qui encourage aussi l’économie locale.

Les salles de lavage modernes apportent une nouvelle dynamique au secteur, mais risquent de marginaliser les laveurs traditionnels, pour qui cette activité reste souvent le seul moyen de subsistance.

La modernisation est nécessaire, mais elle ne doit pas se faire au détriment de ceux qui, faute de moyens, continuent de laver des voitures à la main pour nourrir leur famille.



LA REDACTION

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