Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) a célébré, ce jeudi à Dakar, une double cérémonie : la remise des diplômes à sa 52e promotion et la commémoration de ses 60 années d'existence. Cet événement, empreint d’émotion et de réflexions, a été marqué par la présence de personnalités du monde universitaire, de la presse et du gouvernement.

La promotion 2024 compte 33 nouveaux journalistes, répartis entre 12 spécialisés en presse écrite, 11 en radio et 10 en télévision. Elle a été placée sous le parrainage posthume de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien journaliste et homme politique malien, figure emblématique de l’école, décédé en 2022.

💡 Une nouvelle ère pour une école d’excellence

Prenant la parole, le directeur du CESTI, Mamadou Ndiaye, a souligné la portée symbolique de cet anniversaire. « Soixante ans ne sont pas seulement un chiffre. Pour nous, c’est le point de départ d’une décennie de transformation, d’innovation et d’excellence accrue », a-t-il affirmé.

S’adressant aux lauréats, il les a encouragés à rester exigeants dans leur pratique du métier : « Vous avez reçu une formation de qualité. Ceux qui recherchent l’excellence sauront vous faire confiance et reconnaître votre valeur. »

📉 Un contexte médiatique en crise

Cependant, le directeur n’a pas éludé les défis structurels qui fragilisent la presse sénégalaise. Il a décrit un secteur en perte de vitesse, confronté à la précarité des journalistes, à l’asphyxie financière des entreprises de presse et à l’inadéquation du cadre législatif actuel. Il a ainsi évoqué « l’obsolescence » de certaines dispositions du code de la presse, jugées inadaptées aux réalités modernes du métier.

Ces conditions rendent l’insertion professionnelle des jeunes journalistes particulièrement incertaine, malgré leurs compétences.

🤝 Un appel au dialogue et à l’investissement

Face à ces défis, Mamadou Ndiaye a interpellé directement le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, présent à la cérémonie, l’invitant à engager un dialogue ouvert avec les acteurs de la presse. Ce dialogue devrait, selon lui, aboutir à un accompagnement concret, permettant aux médias sénégalais de produire une information fiable et de qualité.

Il a également plaidé pour une modernisation des infrastructures du CESTI et l’acquisition de nouveaux équipements afin d’enrichir l’offre pédagogique, notamment par le lancement imminent de masters spécialisés.

🕊️ Hommage à un parrain d’exception

Le directeur a rendu un hommage appuyé au parrain de la promotion, Soumeylou Boubèye Maïga, salué pour sa vivacité intellectuelle, sa curiosité, et sa rigueur professionnelle. « Il symbolise cette école qui a toujours formé des journalistes critiques, bien informés et engagés », a-t-il déclaré.

🏫 Un pilier de l’enseignement en Afrique

Pour le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Alioune Badara Kandji, le CESTI demeure un modèle régional en matière de formation journalistique. Il a encouragé l’institution à s’ouvrir davantage à la recherche scientifique, indispensable pour nourrir l’enseignement et répondre aux besoins sociétaux.

Il a aussi annoncé le lancement prochain d’une chaîne de télévision universitaire, venant compléter la radio déjà en service, renforçant ainsi la vocation multimédia de l’université.

🎤 Une jeunesse prête à relever le défi

Au nom de ses camarades, le représentant des diplômés a exprimé leur espoir d’intégration dans le marché du travail, tout en insistant sur la nécessité de doter l’école en technologies modernes pour soutenir la formation pratique.

✅ En résumé

Alors que le CESTI entre dans sa septième décennie, il reste un acteur clé de la formation en journalisme en Afrique de l’Ouest. Mais la cérémonie a aussi mis en lumière l’urgence de réformes et de soutiens concrets pour garantir un avenir à ces jeunes professionnels appelés à devenir les voix responsables de demain.