La direction générale du Grand Théâtre national de Dakar a annoncé, via un communiqué officiel, l’interdiction formelle du port de greffages, perruques et de la dépigmentation pour tous les membres de son personnel. Cette mesure a rapidement déclenché une vague de réactions mêlant incompréhension et indignation sur les réseaux sociaux.

Une mesure invoquant l'identité panafricaine

Dans la note explicative, cette directive est présentée comme visant à préserver l’image de marque de l’institution, décrite comme un haut lieu du panafricanisme. Le directeur général, dans une vidéo explicative, a tenu à préciser :

« Ce n’est pas une affaire de discrimination. Nous voulons que le Grand Théâtre, en tant qu’espace culturel africain, soit représenté par des agents qui incarnent l’authenticité africaine. »

Il soutient que cette décision s’inscrit dans une volonté d’alignement entre l’apparence des agents et les valeurs culturelles défendues par l’institution, à savoir la promotion du patrimoine africain et de la pensée endogène.

Polémique et critiques en ligne

Malgré ces justifications, la directive a été vivement critiquée en ligne. De nombreux internautes y voient une restriction des libertés individuelles, tandis que d’autres dénoncent une mesure sexiste, soulignant qu’elle affecte principalement les femmes.

Le débat sur les limites de la liberté d’expression, la représentation de l’identité culturelle, et les rôles sociaux dans les institutions publiques a ressurgi, divisant l’opinion.

Une position assumée

Face à l’ampleur des critiques, le directeur général du Grand Théâtre a maintenu sa position. Il affirme que cette orientation ne constitue pas un rejet des choix personnels, mais qu’elle vise à assurer la cohérence entre la mission culturelle de l’institution et l’image qu’en projette son personnel.

Il a également souligné que de nombreux acteurs culturels ont exprimé leur compréhension et leur adhésion à l’esprit de cette mesure.
SENEGO