Depuis mercredi, la Conférence des amicales d’étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) observe une grève de 72 heures pour interpeller le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur le non-respect de ses engagements concernant les infrastructures du campus.
Un Mouvement Né des Retards Infrastructuraux
Adama Sow Kébé, président de la Conférence des amicales, explique que la principale revendication concerne l’achèvement du nouveau restaurant universitaire et du service médical. "Ces infrastructures sont vitales pour répondre aux besoins croissants des étudiants, mais leur construction est toujours inachevée malgré des engagements répétés," déclare-t-il.
Il rappelle qu’en mai dernier, lors d’un séminaire à Saly, le ministre avait promis un accompagnement accru pour stabiliser le calendrier académique et renforcer les infrastructures pédagogiques et sociales. "Ces engagements, réitérés en septembre, n’ont pas été respectés, ce qui impacte directement la qualité de vie des étudiants," ajoute M. Kébé.
Un Afflux d’Étudiants qui Exacerbe les Problèmes
Avec l’arrivée de 1.494 nouveaux bacheliers prévue ce dimanche, les défis liés à l’hébergement et à la restauration risquent de s’aggraver. "Nous demandons aux autorités d’accélérer les travaux sur le campus pour éviter une situation de crise," alerte le leader étudiant.
Réponse du CROUS-T
Serigne Mbackè Lô, directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Thiès (CROUS-T), reconnaît les retards et affirme avoir rencontré les étudiants pour discuter de leurs préoccupations. Selon lui, les travaux des pavillons de 1.000 lits et du restaurant de 1.000 places sont à un niveau d’avancement de 90 %, le reste étant principalement lié à l’installation des équipements, déjà en grande partie livrés.
Il souligne que ces retards ne concernent pas uniquement l’UIDT mais toutes les universités du pays. Cependant, il rassure que "les chantiers de Thiès sont les plus avancés".
Efforts Locaux et Perspectives
Pour pallier les insuffisances immédiates, le CROUS-T a investi ses propres fonds pour doubler la capacité d’accueil du restaurant universitaire. "Nous faisons de notre mieux pour améliorer la situation, mais la résolution complète dépend de l’État," précise M. Lô.
Les étudiants espèrent que ce mouvement de grève incitera les autorités à accélérer la finalisation des travaux, permettant ainsi de répondre aux besoins urgents de la communauté universitaire.