Thièsinfo - Votre source d'actualités à Thiès, Sénégal

Menu
L'Actualité au Sénégal

Thiès, ville de sabar — La nuit où les tambours ne dorment pas


Rédigé le Samedi 5 Juillet 2025 à 17:07 | Lu 62 fois Rédigé par LA REDACTION


Minuit sonne à Thiès, mais dans certaines ruelles, le sommeil n’est pas invité. Dans un quartier comme Diakhao, Grand-Thiès ou Hersent, on entend d’abord un coup sec, puis un autre. Un tambour sabar réveille la nuit. Autour, les jeunes se rassemblent, forment un cercle. La répétition commence.


Thiès, ville de sabar — La nuit où les tambours ne dorment pas

Le cœur battant du quartier

Dans chaque quartier de Thiès, un groupe de sabar entretient la flamme. Baptêmes, mariages, cérémonies : impossible sans le sabar pour faire lever les foules. Mais avant de briller en plein jour, il faut s’exercer la nuit.

Pape Mbaye, 23 ans, pose son instrument à terre. Ses mains frappent, roulent, rebondissent sur la peau tendue. « On répète pour le baptême de samedi. Si on se loupe, tout le quartier le saura, » dit-il en souriant. À côté de lui, des plus jeunes frappent sur de vieux bidons. Ils apprennent l’art du rythme en imitant les grands.


  Une répétition, une école

Le sabar, ce n’est pas seulement un tambour, c’est une école ouverte, une famille de nuit. Entre deux roulements, les aînés conseillent, corrigent, encouragent. On apprend à bien tendre la peau, à frapper plus sec, à sentir quand lancer l’appel ou la relance.

Les mères, parfois, sortent regarder depuis la porte. Quelques voisines râlent du vacarme. Mais tout le monde sait qu’un quartier sans sabar est un quartier sans âme.


  Garder la tradition vivante

Aujourd’hui, certains groupes enregistrent leurs sons, postent des vidéos sur TikTok ou WhatsApp. Les plus ambitieux rêvent de scènes plus grandes, de festivals, de tournées. Mais beaucoup restent fidèles aux ruelles poussiéreuses où tout a commencé.

Quand la répétition finit, les tambours se taisent. Il est deux ou trois heures du matin. Demain, certains iront au boulot, au lycée ou à l’atelier. Mais pour l’instant, ils repartent fiers. Ici, la nuit appartient au sabar.


  Thiès, ville de rail et de tambours

Ville du rail, ville de mémoire, Thiès est aussi une ville de sabar. Dans ses quartiers, chaque nuit rappelle qu’ici, la musique n’est pas qu’un divertissement. C’est un lien, un héritage, un rythme qui unit les générations, même sous les étoiles.



LA REDACTION

Publicité