
« Dès qu’il y a de l’eau au robinet, on remplit tout ce qu’on peut », confie Aminata, habitante du quartier TAKHI KAO. Bidons, bassines, fûts : chaque récipient devient un réservoir d’appoint. La saison des pluies offre cependant une alternative inattendue. « On récupère l’eau de pluie pour laver le linge, nettoyer la cour ou faire la vaisselle », explique Mamadou, qui a bricolé un système de gouttière relié à un grand fût.
La solidarité de quartier joue également un rôle essentiel. Dans certaines zones, ceux qui disposent de puits ou de forages privés ouvrent leurs portes aux voisins. « Il faut bien s’entraider. Quand l’eau manque, on ne peut pas laisser les autres sans rien », souligne Ibrahima, propriétaire d’un petit forage familial.
Pour beaucoup, investir dans un forage est devenu une solution durable malgré le coût élevé. La remontée de la nappe phréatique pendant l’hivernage facilite parfois l’exploitation de l’eau souterraine, mais celle-ci n’est pas toujours potable. Une eau qu’il faut souvent traiter ou réserver à un usage domestique non alimentaire.
Face aux coupures récurrentes, certains habitants s’organisent pour interpeller les autorités ou la société de distribution d’eau. Réunions de quartier, pétitions et alertes sur les réseaux sociaux deviennent des outils pour tenter de trouver des réponses à un problème qui persiste, saison après saison.
En attendant une solution pérenne, chacun s’adapte, entre débrouillardise et résilience, pour faire face à une réalité qui pèse sur le quotidien de milliers de Thiessois.