À Thiès, l’incivisme et l’absence d’entretien figurent parmi les principales faiblesses du réseau d’assainissement, selon une étude menée par l’ONG Eau Vive.

Présentée mardi au comité régional de développement, cette étude met en lumière des lacunes importantes dans l’infrastructure d’évacuation des eaux pluviales, soulignant des dysfonctionnements d’origine aussi bien naturelle qu’humaine.

L’enquête révèle que la majorité du réseau de drainage est localisée dans des zones fréquemment inondées. Bien que le réseau soit relativement étendu, il est entravé par des déchets végétaux, des ordures et des obstacles physiques, comme l’ont précisé les intervenants.

Babacar Dieng, hydrologue et membre du conseil d’administration de l’ONG, a évoqué un manque d’entretien régulier et des comportements inciviques qui nuisent au bon fonctionnement du système.

Certains quartiers, comme Nguinth et Keur Mame El Hadji, sont totalement dépourvus de dispositifs formels d’assainissement. L’eau y circule par des voies naturelles non aménagées, dont certaines ont été bloquées par des constructions.

Le rapport souligne aussi une discordance entre le tracé du réseau et les chemins naturels des eaux de ruissellement. Dans plusieurs zones, la pente du terrain est insuffisante, voire inversée, empêchant un écoulement efficace.

Par ailleurs, l’évacuation des eaux dans la partie aval reste problématique, car les canaux y sont encore au niveau du sol. Les jonctions entre différents tronçons du réseau représentent aussi des points critiques où l’eau peine à s’écouler.

Pour Babacar Dieng, ces multiples contraintes contribuent à l’aggravation des inondations au fil des années. Le gouverneur de région, Saer Ndao, a souligné l’importance de cette étude, affirmant qu’elle a permis d’identifier clairement les facteurs à l’origine des inondations : certains naturels, d’autres directement liés aux actions humaines.

aps