Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans la transformation digitale de son système de santé. Ce lundi, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a officialisé la validation du cadre politique dédié à la santé numérique, dans le cadre du Projet d’accélération de l’économie numérique (PAENS).

Lors de cet atelier stratégique, le ministre a souligné l’urgence d’une coordination renforcée et d’un encadrement juridique rigoureux pour assurer la sécurité des données médicales. "L’étude menée met en évidence la nécessité d’un cadre juridique solide pour protéger efficacement les données de santé", a-t-il déclaré.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté de structurer la gouvernance de la santé digitale et d’intégrer davantage les technologies de l’information au cœur du système sanitaire. L’événement a rassemblé plusieurs partenaires, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque mondiale, des représentants du secteur privé, des parlementaires ainsi que des professionnels de santé.

Le ministre Ibrahima Sy a réaffirmé la volonté du gouvernement d’unifier les nombreuses initiatives numériques du secteur, parfois dispersées, et a annoncé la finalisation prochaine d’un projet de loi sur la santé numérique. Celui-ci devrait être transmis une troisième fois au Secrétariat général du gouvernement pour adoption.

Par ailleurs, les collectivités locales sont invitées à soutenir cette dynamique à travers l'amélioration des infrastructures numériques, la connectivité, l’acquisition de matériel et la mobilisation de ressources financières spécifiques. "Des spécifications techniques normalisées seront mises à disposition pour orienter les investissements", a précisé le ministre.

Inscrite dans l’agenda de transformation du Sénégal à l’horizon 2050, cette réforme bénéficie du soutien du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier a d’ailleurs plaidé pour une extension à grande échelle du Dossier patient informatisé (DPI).

Déjà expérimenté dans plusieurs établissements comme les hôpitaux Abass Ndao et Thierno Birahim Ndao, le centre de santé Khadim Rassoul et le poste de santé HLM Fass, le DPI sera déployé dès 2025 dans six nouvelles régions.

Ibrahima Sy a conclu en appelant tous les acteurs à s’engager pleinement dans cette transition numérique, en rappelant que, selon l’OMS, la santé digitale comprend l’e-santé, la télésanté, la santé mobile et la gestion numérique des données médicales.