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Plan d’aide aux victimes des manifestations : une compensation jugée insuffisante


Rédigé le Lundi 3 Février 2025 à 13:14 | Lu 46 fois Rédigé par


Le plan d’assistance aux victimes des manifestations de 2021-2024 suscite des critiques. Jugé insuffisant et inadapté, il est dénoncé par d’anciens détenus qui réclament une prise en charge plus juste et transparente.


Annoncé comme une réponse aux séquelles des manifestations de 2021 à 2024, le plan d’assistance aux victimes présenté par la ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dièye, peine à convaincre. Selon L’Observateur, plusieurs bénéficiaires, notamment d’anciens détenus, rejettent les montants jugés dérisoires, dénonçant une aide loin de compenser les préjudices subis.

Une compensation critiquée

D’après les termes du programme, les familles des victimes décédées recevront 10 millions FCFA, tandis que les autres personnes recensées, dont les ex-détenus, toucheront 500 000 FCFA. Un montant que Diop Taif, ex-prisonnier et coordonnateur communal de Pastef à Taif, estime insuffisant :
« L’État nous a causé du tort. J’ai été emprisonné un an sans raison avant d’être relâché, mais que dire des morts et des blessés graves ? 500 000 FCFA ne couvrent rien face aux souffrances endurées. »
Beaucoup de ces anciens détenus affirment avoir perdu leur emploi, accumulé des dettes ou vu leur activité s’effondrer durant leur incarcération.

Une gestion opaque et inadaptée

Outre le montant jugé insuffisant, plusieurs bénéficiaires dénoncent le manque de transparence et l’absence de prise en compte des situations individuelles. Diop Taif souligne le cas des victimes ayant subi des séquelles physiques ou psychologiques irréversibles :
« Certains sont devenus invalides, d’autres ont perdu toute autonomie. Comment l’État peut-il imposer une somme unique sans évaluer l’ampleur des dommages ? »
Même son de cloche du côté de Sidy Mouhamed Moctar Kounta, membre du collectif des ex-détenus, qui réclame une véritable réinsertion sociale et un accompagnement concret pour reconstruire leur vie.

Vers un rejet du plan d’aide ?

Face à ces contestations, certains bénéficiaires envisagent de refuser cette compensation et annoncent une conférence de presse pour exprimer leur colère. Ils demandent à l’État de revoir son approche en associant les victimes aux décisions et en garantissant une gestion plus équitable des fonds.
« Cet argent doit aller aux véritables ayants droit, dans un cadre de transparence et de justice. »
Alors que le gouvernement espérait tourner la page des troubles passés, ce plan d’assistance semble attiser les frustrations, laissant présager de nouvelles tensions.

dakaractu
 



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