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Mbour – Justice : une proxénète nigériane devant le tribunal pour exploitation de jeunes compatriotes


Rédigé le Dimanche 27 Juillet 2025 à 15:38 | Lu 47 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Le tribunal des flagrants délits de Mbour a été le théâtre d’un procès révélateur des dessous sombres de la traite humaine entre le Nigeria et le Sénégal. À la barre, une femme d'origine nigériane répondait des accusations de proxénétisme et d’exploitation de trois jeunes filles, toutes issues de son propre pays.


Mbour – Justice : une proxénète nigériane devant le tribunal pour exploitation de jeunes compatriotes
Selon les éléments du dossier, la prévenue aurait organisé l’arrivée des victimes sur le territoire sénégalais en finançant leur voyage, avant de les contraindre à se prostituer à Mbour dans des conditions extrêmement dures. L'une  
Selon les éléments du dossier, la prévenue aurait organisé l’arrivée des victimes sur le territoire sénégalais en finançant leur voyage, avant de les contraindre à se prostituer à Mbour dans des conditions extrêmement dures. L'une des jeunes filles a brisé le silence à l’audience, révélant l’enfer vécu au quotidien.
« Elle nous obligeait à lui verser 20 000 francs CFA par jour, quoi qu’il arrive. Même lorsque nous étions malades ou très fatiguées, il fallait aller dans la rue pour chercher cet argent. Si l’une de nous refusait de sortir ou de travailler, elle nous battait. »
La victime a également évoqué un climat de peur et d’intimidation permanent, où toute tentative de désobéissance se soldait par des violences physiques et des menaces. Elle a déclaré que leur passeport avait été confisqué dès leur arrivée, les privant ainsi de toute liberté de mouvement.
Interrogée à son tour, la mise en cause n’a pas nié les faits, mais a tenté de les justifier en évoquant sa situation familiale.
« J’ai quatre enfants au Nigeria. Je dois les nourrir, les envoyer à l’école. J’ai dépensé 2 500 000 francs CFA pour faire venir ces filles au Sénégal. Elles doivent me rembourser cet argent. Je ne les ai pas forcées à venir. »
Une défense qui n’a pas convaincu le procureur, qui a rappelé la gravité des charges retenues contre elle, insistant sur le caractère organisé et lucratif de son activité. Il a requis une peine de cinq ans de prison ferme, assortie d'une interdiction définitive du territoire sénégalais.
« Ce que cette dame a fait est inacceptable. Elle a organisé un véritable trafic humain sous couvert d’une dette qu’elle prétend devoir recouvrer. Elle a exploité la vulnérabilité de ces jeunes filles, en les transformant en machines à sous. La justice doit envoyer un signal fort. »
Le tribunal, après avoir écouté les différentes parties, a décidé de mettre l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu le lundi 29 juillet prochain.
Cette affaire remet sur la table la question de l’exploitation sexuelle des femmes migrantes en situation irrégulière, souvent attirées par de fausses promesses et livrées à des réseaux sans scrupules. Elle met également en lumière la nécessité d’un renforcement de la coopération régionale pour lutter contre les filières de traite transfrontalière.
 
 


Lat Soukabé Fall

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