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Le proviseur du lycée de Bango plaide pour sa délocalisation face à un manque criant d’infrastructures


Rédigé le Jeudi 17 Avril 2025 à 18:40 | Lu 65 fois Rédigé par


Confronté à un déficit d’espace et de structures adaptées, le proviseur du lycée de Bango à Saint-Louis appelle à sa délocalisation pour offrir de meilleures conditions d'apprentissage.


Face aux difficultés d’espace, le proviseur du lycée de Bango demande sa délocalisation

Le proviseur du lycée de Bango, à Saint-Louis, Ousseynou Camara, tire la sonnette d’alarme sur les conditions précaires de son établissement. Faute d’espace pour accueillir des infrastructures essentielles, il appelle à la délocalisation du lycée, estimant que c’est la seule solution viable pour permettre à l’établissement de fonctionner correctement.

« Il n’y a pas suffisamment d’espace pour construire toutes les infrastructures nécessaires », déplore M. Camara. Un exemple frappant : les élèves doivent parcourir plusieurs centaines de mètres pour leurs cours d’éducation physique, faute de terrain disponible sur place. « Ce va-et-vient leur fait perdre un temps précieux », souligne-t-il dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise.

Le responsable propose que l’État envisage l’aménagement d’un nouveau site, notamment près de l’ancienne piste, ou encore qu’une portion du camp militaire de Dakar-Bango soit cédée pour accueillir le futur lycée. Une alternative consisterait à construire en hauteur, mais les bâtiments actuels ne sont pas conçus pour cela. « Les fondations ne le permettent pas », précise-t-il, évoquant le coût important que nécessiterait une telle transformation.

Depuis l’officialisation du lycée en 2022, peu d’avancées ont été faites du point de vue des infrastructures. « On a eu seulement deux salles de classe avec des tables-bancs, offertes par le conseil départemental », confie le proviseur, tout en soulignant que le lycée compte désormais 800 élèves répartis dans 16 classes, dont certaines sont tournantes.

Par manque de place, certains cours sont délocalisés dans l’école élémentaire voisine, ce qui complique l’organisation pédagogique. « Là-bas, les cours commencent à 13h, donc on est obligés d’attendre pour récupérer des salles. Et pendant la récréation à 11h, nos élèves sont encore en classe », explique-t-il.

Le lycée, qui accueille des classes de la sixième à la terminale, fonctionnait jusqu’à récemment avec un budget de CEM, malgré son statut de lycée. « Ce n’est que depuis quelques semaines que nous avons reçu un budget adapté à notre nouveau statut », indique M. Camara.

Malgré les nombreuses contraintes, le personnel enseignant est au complet. « Nous avons assez de professeurs et de surveillants. Ce n’est pas le cas partout, donc on s’en réjouit », affirme-t-il. Toutefois, certaines disciplines souffrent de difficultés ponctuelles, comme lors de congés de maternité, obligeant d'autres enseignants à prendre le relais.

Côté résultats, le lycée affiche des performances honorables : 99 % de réussite au BFEM et 54 % au baccalauréat en 2023. L’ouverture d’une classe scientifique S1 a également permis à plusieurs élèves de rester à Bango au lieu de poursuivre leurs études à Saint-Louis. « Même s’ils ne sont que trois cette année, nous tenions à leur offrir cette possibilité », affirme-t-il.

Enfin, le proviseur salue l’engagement des parents d’élèves et le soutien de bonnes volontés, dont certaines ont promis de fournir du mobilier et de construire une salle supplémentaire. Pour lui, le lycée de Bango a un grand potentiel, mais il ne pourra se développer qu’avec une véritable politique d’accompagnement.




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