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Kaffrine : les usagers pénalisés par la grève persistante des travailleurs de la justice


Rédigé le Mardi 15 Juillet 2025 à 16:00 | Lu 36 fois Rédigé par


À Kaffrine, la grève des syndicats de la justice perturbe sévèrement l'accès aux services publics, suscitant l’appel à un dialogue rapide entre l'État et les grévistes.


 

La grève entamée depuis plusieurs semaines par l’intersyndicale des travailleurs de la justice impacte fortement les citoyens de la région de Kaffrine, dans le centre du pays. Ces derniers appellent à un dialogue constructif entre les autorités et les syndicats pour aboutir rapidement à un accord.

Devant les grilles du Tribunal de grande instance de Kaffrine, Modou Wilane, un jeune homme dans la trentaine, attend en vain de pouvoir déposer une demande de casier judiciaire dans le cadre d’un concours. Originaire du département de Koungheul, il a parcouru plus de 80 kilomètres pour trouver les portes closes.

« La situation est vraiment décourageante. J’ai fait tout ce chemin pour rien. Je suis pressé par le temps, il faut que les syndicalistes tiennent compte des usagers », déclare-t-il avec frustration.

À proximité de la salle d’audience, des groupes de citoyens commentent les effets de la grève sur les démarches administratives. Samba Faye, chauffeur de camion, rapporte : « Je venais chercher un permis de conduire appartenant à mon frère récemment libéré, mais on me répète toujours que les greffiers sont en grève. C’est compliqué pour nous. »

Plusieurs autres personnes venues déposer des dossiers pour une inscription au registre de commerce expriment aussi leur désarroi, préférant toutefois garder l’anonymat.

Le représentant du Conseil de la jeunesse de Kaffrine, Birame Mangane, alerte quant aux conséquences néfastes de la situation sur la population jeune. Selon lui, bien que les revendications des grévistes soient légitimes, la paralysie du service public de la justice affecte directement le quotidien des citoyens, en particulier les jeunes qui dépendent de documents administratifs pour travailler, étudier ou se former.

« Les dossiers sont bloqués, notamment ceux qui nécessitent un casier judiciaire. Même les artistes ou porteurs de projets culturels se retrouvent dans l’impossibilité de déposer à temps », regrette-t-il, appelant à un dialogue responsable et urgent pour éviter que la situation ne se détériore davantage.

Pour lui, « le droit à la justice est fondamental, et une paralysie prolongée mine la confiance des citoyens envers les institutions ».

Les syndicats concernés, notamment le SYTJUST et l’UNTJ, ont lancé un nouveau mot d’ordre de 72 heures de grève, couvrant la période du 14 au 16 juillet. Ils réclament notamment :

  • l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2, en lien avec leurs responsabilités et qualifications ;

  • le reclassement des agents des hiérarchies B et C dans le corps des agents de greffe professionnels (AGP) ;

  • la prise en compte de toutes leurs revendications, déjà formulées dans leurs préavis de grève datant de février 2025 ;

  • la fin de la marginalisation des agents de greffe et personnels dits non judiciaires, souvent mis à l’écart dans le fonctionnement de la justice.