La plage de Malibu, située sur la VDN 3 à Guédiawaye, a été le théâtre d’un incident surprenant ce mardi 1er juillet. Vers 13h15, une pirogue surchargée de migrants clandestins a accosté, mettant fin à une traversée entamée depuis la Gambie une semaine auparavant.

Plus d’une centaine de personnes se trouvaient à bord. L’objectif initial était l’Espagne, en passant par le Maroc. Cependant, le périple s’est interrompu prématurément près de Dakar. À l’arrivée des forces de l’ordre du poste de Golf, la majorité des passagers a pris la fuite en traversant l’autoroute. Neuf d’entre eux, visiblement trop affaiblis, ont été interpellés sur les lieux.

Parmi les personnes arrêtées figurent sept ressortissants gambiens, dont deux jeunes filles de 17 et 20 ans, un Guinéen et un Sénégalais habitant à Guédiawaye. Les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’ils ont chacun payé entre 400 000 et 600 000 francs CFA pour ce voyage, en s’appuyant sur l’aide familiale ou des économies personnelles. Leurs déclarations laissent entrevoir un système structuré de recrutement, promettant un trajet « garanti » vers l’Europe.

L’un des migrants a confié aux enquêteurs : « On nous disait qu’on était déjà dans les eaux marocaines. » En réalité, une avarie ou une décision tactique aurait forcé les convoyeurs à rebrousser chemin, échouant ainsi sur la côte sénégalaise.

L’enquête, confiée à la Brigade de recherches, s’oriente désormais vers le démantèlement du réseau de passeurs impliqué. Mamadou Abdoulaye Touré, un pêcheur local bien connu, figure parmi les suspects. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans l’organisation de la traversée et le recrutement des migrants.

Sur place, les policiers ont saisi plusieurs preuves : 73 bidons de carburant, un moteur de secours, du lait, du sucre… Autant de signes d’une expédition minutieusement préparée.

Les neuf migrants arrêtés sont actuellement en garde à vue, tandis que les investigations se poursuivent pour remonter jusqu’aux têtes du réseau.

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